mercredi

Il ne fait aucun doute que la Turquie parraine le terrorisme; pourquoi le département d'État ne le dit-il pas?


OPINION Il ne fait aucun doute que la Turquie parraine le terrorisme; pourquoi le département d'État ne le dit-il pas? par Michael Rubin | 25 août 2020 Le 22 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accueilli deux hauts responsables du Hamas à Istanbul. C'était la deuxième rencontre qu'Erdogan avait eue avec les dirigeants du Hamas en Turquie cette année. Le département d'État a protesté. «Le Hamas est désigné comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'UE et les deux responsables accueillis par le président Erdogan sont des terroristes mondiaux spécialement désignés», lit-on dans son communiqué . «Le programme américain Rewards for Justice cherche des informations sur l'un des individus pour son implication dans de multiples attaques terroristes, détournements et enlèvements.» Tout en frappant le fait que le département d'État ait appelé un allié nominal pour fermer les yeux sur le terrorisme s'il ne le soutient pas, la déclaration de la porte-parole du département Morgan Ortagus est toujours modérée . Après tout, le problème n'est pas simplement qu'Erdogan se livre au Hamas (il le fait ouvertement depuis 2006 ), mais plutôt qu'Erdogan autorise à nouveau le Hamas à planifier des attaques terroristes depuis le sol turc. Plus tôt ce mois-ci, Erdogan a donné des passeports turcs à 12 hauts terroristes du Hamas, dont un impliqué dans une tentative infructueuse d'assassiner le maire de Jérusalem. Plus tôt ce mois-ci, Erdogan a menacé«libérer Al Aqsa» et libérer Jérusalem du contrôle israélien. Les autorités grecques suggèrent qu'Erdogan lui-même a ordonné ce mois-ci des attaques à la bombe par ballon du Hamas depuis la bande de Gaza afin de précipiter un nouveau conflit avec Israël dans le contexte de l'accord de paix d'Israël avec les Émirats arabes unis. C'est le parrainage du terrorisme classique. Ce n'est pas une vieille nouvelle, mais confirme les rapports de 2015 selon lesquels Erdogan avait transféré le siège du Hamas à Damas en Turquie. Les réalistes peuvent soutenir que l'hostilité d'Erdogan envers Israël ne devrait pas être une préoccupation des États-Unis. Après tout, les États-Unis entretiennent des relations avec de nombreux pays - le Pakistan, la Malaisie et l'Algérie, par exemple - qui sont hostiles à l'État juif. Le problème est qu'Erdogan et ses conseillers signalent également une volonté d'attaquer les Américains. En 2011, par exemple, le conseiller d'Erdogan Egemen Bagis (s'adressant à un journal affilié à Fethullah Gulen) a averti les sociétés de gisements de gaz maritime (y compris celles américaines avec lesquelles le gouvernement chypriote avait conclu un contrat) qu'elles pourraient faire face à la marine turque. «C'est pour cela que nous avons la marine. Nous avons formé nos marines pour cela; nous avons équipé la marine pour cela. Toutes les options sont sur la table; tout peut être fait », a-t-il déclaré. Erdogan a par la suite nommé Bagis ambassadeur de Turquie en République tchèque. Certains apologistes peuvent dire que le partenariat américain avec les Kurdes syriens a trahi la Turquie et est la racine de l'hostilité, mais les menaces de Bagis montrent que cette explication est trompeuse et anachronique. La Turquie a espionné les dissidentsaux États-Unis, et, bien sûr, il y a eu l' attentat à Sheridan Circle au cœur de Washington. Ce n'est probablement qu'une question de temps avant que des agents turcs tuent des Turcs ou des Américains sur le sol américain. Plus récemment, les assistants d'Erdogan ont ciblé le candidat démocrate au poste de président Joe Biden, qui a qualifié Erdogan d '«autocrate» lors d'une réunion de janvier 2020 avec le comité de rédaction du Washington Post et a appelé à la fois au soutien des États-Unis aux politiciens de l'opposition turque et aux efforts de médiation entre les Turcs et les Kurdes. . La réaction turque était furieuse. Le porte-parole d'Erdogan, Ibrahim Kalin, ancien professeur de l'Université de Georgetown, a tweeté : «Le temps de commander la Turquie est révolu. Mais si vous pensez toujours pouvoir essayer, soyez notre invité. Vous en paierez le prix. » Le secrétaire d'État Mike Pompeo est au Soudan, l'un des quatre seuls pays sur la liste des États qui parrainent le terrorisme . Depuis que la révolution de ce pays a chassé le président de longue date Omar al Bashir, un homme recherché par la Cour pénale internationale pour génocide et aussi un proche allié d'Erdogan , le Soudan a œuvré pour rétablir des relations normales avec l'Occident et rejoindre la communauté des nations. Il n’est plus un État parrain du terrorisme et mérite d’être retiré de la liste des sponsors du terrorisme. Si cette liste veut dire quelque chose, cependant, la Turquie devrait remplacer le Soudan. La désignation de terrorisme doit être objective; L'amitié du président Trump avec Erdogan ne devrait pas être prise en considération. Accueillir le Hamas, diriger des attaques depuis le sol turc et menacer les États-Unis et ses citoyens qualifie la Turquie au-delà de tout doute raisonnable. L'adhésion à l'OTAN n'a jamais été censée être une carte de sortie de prison pour un comportement malveillant. Ajoutez à la liste les liens de la Turquie avec l'État islamique , et le cas est encore plus fort. La Turquie mérite d'être désignée quoi qu'il arrive, mais si Trump perd les élections, Pompeo peut renforcer les intérêts américains et cimenter son propre héritage en désignant la Turquie pendant sa période de canard boiteux afin de permettre à Biden d'échapper aux ramifications directes. Biden peut essayer la diplomatie douce ou sa propre version de "pression maximale", mais si les diplomates turcs veulent se retirer de la liste, il ne devrait y avoir qu'une seule considération: la fin des relations d'Ankara avec les terroristes et les groupes terroristes. Michael Rubin ( @ Mrubin1971 ) est un contributeur au blog confidentiel de Beltway de Washington Examiner . Il est chercheur résident à l'American Enterprise Institute et ancien fonctionnaire du Pentagone.

mercredi

"Nous ne suivrons pas la Turquie dans la descente, ni verbalement ni dans les actions", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias



"Nous ne suivrons pas la Turquie dans la descente, ni verbalement ni dans les actions", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias , soulignant que le pays voisin entraîne une escalade régulière qui n'apportera pas de résultats positifs ni pour la Grèce ni pour la Turquie. , ni pour toute la région au sens large. "Malheureusement, nous sommes dans un climat dans lequel la Turquie ne répond pas à la main amicale tendue sur laquelle notre pays s'appuie constamment", a déclaré Mr Dendias dans une interview à la "radio Real". "Nous avons l'obligation de défendre nos intérêts nationaux, notre souveraineté nationale et de ne pas permettre à la Turquie de conduire nos relations dans une telle escalade ou nous pourrions militariser tout différent", a-t-il ajouté. Il a également noté que "nous n'allons pas militariser la crise avec la Turquie", ajoutant que "c'est le piège que la Turquie tend à la Grèce: passer du stade du droit au stade d' actions de ce type". La militarisation des divergences avec la Turquie n'aboutira pas à une solution, elle entraînera une détérioration, a souligné le ministre des Affaires étrangères, ajoutant toutefois que "la Grèce conserve tous les droits pour défendre son territoire national". M. Dendias a également déclaré que la Grèce négocie actuellement la délimitation de la ZEE avec l'Italie et l'Égypte, alors qu'à un moment donné des discussions pertinentes commenceront avec Chypre et aussi reprendront les discussions sur cette même question avec l'Albanie. "Le gouvernement a initialement choisi de négocier avec l'Italie sur la question de la ZEE et la discussion avec l'Égypte, et se réserve le droit d'étendre les eaux territoriales à la fois dans la mer Ionienne et la mer Égée quand il le jugera approprié", a-t-il ajouté. Concernant les Balkans, M. Dendias a noté que "la Grèce a fait depuis longue date le choix d'étendre son influence et sa présence dans les Balkans afin d'assurer à terme, l'entrée de tous les pays des Balkans dans la famille européenne" et dans ce contexte la Grèce a poursuivie au fil du temps une politique très active en tant que le pays le plus puissant des Balkans. "Sortir de la crise permet à la Grèce de revenir à un régime d'efforts pour être présent dans tous ces pays", a-t-il déclaré. "Cette politique peut également être un exemple pour la Turquie, pour lui montrer comment un pays essaie d'exercer son influence dans un sens positif et non négatif, comme le fait la Turquie en mer Égée et en Méditerranée orientale."

vendredi

Poutine donne ses ordres aux banques pour arrêter le chantage au remboursement des empreints


By Cagou.com - Avr 6, 2020
Vladimir a annoncé que les banques n’auraient plus le droit de réclamer le remboursement des empreints pour les familles et petites entreprises qui ont subit une baisse de leur revenus de plus de 30%, il y aura simplement suspension des remboursements sans entraîner aucun frais ou intérêt. RT ✔ @RT_com #COVID19 relief package | #Putin proposes mortgage & loan holidays, new payments for families with children MORE: https://on.rt.com/adi6 Vidéo intégrée 191 17:15 - 25 mars 2020 Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité 105 personnes parlent à ce sujet Ceci est très symbolique, avant c’était les banquiers qui dictaient aux États, maintenant c’est terminé. Ça avance dans le bon sens. Un bon exemple pour les autres pays. La liste des bonnes choses qui sont en train de se passer grâce au Corona s’allonge de plus en plus… Beau ciel bleu sans chemtrails encore aujourd’hui. Je retourne à mes semis… Namaste L. Sharing is caring.

jeudi

Andrea Bocelli: Music For Hope - Live From Duomo di Milano

Après Corona, les USA s’effondreront, l’Europe mourra, l’Afrique se libérera et la Chine dirigera le monde


Lecourrierdusoir- Cheikh Dieng -30 mars 2020 Nous sommes entrés dans un monde nouveau où rien ne sera désormais plus comme avant. En effet, l’irruption brusque, brutale et tragique du Coronavirus ne doit pas être seulement comprise comme le déclenchement d’une crise sanitaire sans précédent. Elle l’est certes. Mais, elle marque aussi un tournant dans l’Histoire, comme ce fut le cas en 1989 avec la Chute du Mur de Berlin ou en 2001 avec les attentats du 11 septembre. La Chute du Mur de Berlin avait mis fin à la bipolarisation du monde jadis dirigé par deux puissances : les Etats-Unis et l’Union Soviétique. Avec la chute du Mur, les Etats-Unis venaient ainsi de remporter une première victoire idéologique cruciale qui érigera le capitalisme comme le seul modèle de développement économique possible que toutes les nations devaient embrasser. La Chute du Mur de Berlin en 1989 marqua également un tournant historique en Afrique, car un an plus tard, en 1990, le fameux discours de Baule prononcé par François Mitterrand permettra de mettre fin au multipartisme sur le continent et remettra les pays africains sur la voie de la démocratie. Le communisme était mort et enterré. L’Union Soviétique était vouée à la disparition et d’ailleurs, elle disparaîtra, morcelée en plusieurs pays qui n’hésiteront pas à rejoindre l’OTAN. Les Etats-Unis, à travers une victoire idéologique indéniable, venait ainsi de s’ériger en maîtres du monde, contrôlant l’économie mondiale et imposant le dollar comme seule devise dans les échanges internationaux. Depuis 1989, le monde est totalement contrôlé par les Etats-Unis qui, à travers le dollar, le complexe militaro-industriel et même la culture (Hollywood) pouvaient se permettre de neutraliser tout ennemi qui se dresse sur leur chemin sans coup férir. 30 ans plus tard, un minuscule virus vient tout changer. Désormais, cette suprématie américaine sur le monde va disparaître inéluctablement. En effet, la pandémie qui secoue notre monde depuis trois mois a plongé l’économie mondiale dans une crise sans précédent, pire que celle de la Grande Dépression, mais aussi pire que celle de 2008. Jamais, le monde n’avait connu un choc pareil et des puissances économiques mondiales risquent d’y laisser des plumes. Cette situation inédite nous oblige à nous poser la question : dans quel monde vivrons-nous demain ? Cette question a été maintes fois posée et jusqu’ici personne (ni moi d’ailleurs) ne détient la réponse. Néanmoins, si je devais m’efforcer de fournir une réponse à une question aussi cruciale, je dirais que, dans un futur proche, nous serons face à quatre scénarii. Premier scénario : les Etats-Unis cesseront d’être la première puissance économique du monde. Il y a cinq mois, personne n’aurait imaginé un scénario pareil. L’économie américaine, sous Trump, se portait à merveille avec des chiffres impressionnants. En effet, en avril 2019, plus de 263.000 emplois avaient été créés aux Etats-Unis. Pendant ce mois, on a pu noter une légère baisse du taux de chômage qui passe de 3,8% à 3,6%. Pour la première depuis 1953, note Fox News, le taux de chômage chez les femmes avait atteint les 3,1%, soit le taux le plus bas depuis cette date. Chez les Latinos, le taux de chômage était à 4,2%, soit son plus bas niveau depuis 1973 contre 1,7% pour les vétérans de la guerre d’Irak et d’Afghanistan. L’embellie économique sous Trump était visible partout. Plus de 4.000 postes ont été créés dans l’industrie. Plus de 33.000 emplois avaient été créés dans le secteur de l’immobilier, 76.000 dans les nouvelles technologies, 62.000 dans l’Education et 34.000 dans le secteur hôtelier. Même les médias les plus Trumpophobes lui tiraient le chapeau bas, reconnaissant au 45ème président son très bon bilan économique. C’est ainsi qu’en octobre 2019 le média CNBC rapporte que le taux de chômage chez les Noirs ne se situait qu’à 5,5%, soit son taux le plus bas de l’Histoire et en 2019, le PIB américain avait connu une hausse de 2,3% par rapport à l’année précédente, à en croire les données de CountryEconomy.com. Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, le PIB annuel et le PIB per capita ont connu une hausse significative. En voici la preuve : PIB annuel en 2019 (21.427.100 millions de dollars), 2018 (20.580.200 millions de dollars) et 2017 (19.519.400 millions de dollars). Le PIB per capita en 2019 (65.456 dollars), 2018 (62.869 dollars) et 2017 (60.000 dollars). Il n’y avait aucun doute que Trump, en matière d’économie, avait fait mieux que son prédécesseur et si le facteur économique suffisait à réélire un président, sa réélection à la tête des USA aurait été obtenue dès 2019. Hélas, en seulement deux semaines, tout s’effondre comme un château de cartes. Désormais, même une récession n’est plus écartée. En effet, dpuis une semaine, les mauvaises nouvelles sur le plan économique s’accumulent et le taux de chômage risque d’atteindre un niveau record, jamais enregistré dans l’Histoire de ce pays. Là également les chiffres sont impressionnants. Ainsi, le 23 mars, la Fed (Banque Centrale Américaine) assène un coup de poignard à Trump annonçant que le taux de chômage pourrait désormais atteindre les 30%, une hausse record qui n’avait même pas été enregistré durant la Grande Dépression de 1929. Le Covid-19 dévaste tout sur son passage, car au mois de mars, en une semaine, il renvoie 3,3 millions d’Américains au chômage, d’après un rapport du Department of Labor (ministère du Travail). Les grandes villes ne sont pas épargnées. New York enregistre 80.500 chômeurs en une semaine le 27 mars. A la même période, 186.809 résidents de la Californie sont mis au chômage contre seulement 57.606 une semaine plutôt, d’après le Los Angeles Times. A Missouri, le taux de chômage connait une hausse de 30% le 26 mars, soit 180.000 personnes affectées par les conséquences dévastatrices du virus. Dans l’Etat de Washington, en une semaine, le taux de chômage atteint les 843% le 26 mars, faisant passer le nombre de chercheurs d’emplois de 6.000 à 133.478 en une seule semaine. L’économie américaine est désormais à terre et les risques d’une récession ne sont plus écartés par la Fed. « Il se peut bien que nous entrions en récession », reconnaît d’ailleurs Jérôme Powell, PDG de la Réserve Fédérale (Fed), dans une interview accordée à la chaîne américaine, NBC le 26 mars. Pour la première dans l’histoire des Etats-Unis, la Fed accuse un bilan de 5.000 milliards de dollars, soit une hausse de 12,4% comparé à une semaine plutôt. Je dois ajouter qu’au tout début de la crise sanitaire, la Fed avait déboursé 75 milliards de dollars pour faire face à la pandémie après voir revu à la baisse ses taux d’intérêt, ce qui suppose une baisse du pouvoir d’achat de l’Américain moyen. C’est dans cette crise financière qu’est d’ailleurs née une expression jusqu’ici peu connue du grand public : Helicopter Money. L’image que donne cette expression est celle d’un hélicoptère qui, du ciel, verse des billets de banques à des citoyens dans le besoin. Et c’est exactement ce qui s’est passé, car fin mars, le Congrès et la Chambre des représentants ont trouvé un accord pour débloquer un montant de 2.000 milliards de dollars (une première dans l’histoire des Etats-Unis) afin de sauver l’économie et éviter à tout prix la récession qui serait dramatique pour l’administration Trump. L’argent est réparti comme suit : des millions de citoyens américains adultes recevront individuellement 1.200 dollars contre 500 dollars pour les enfants. 377 milliards seront consacrés aux petites entreprises, 500 milliards aux entreprises très touchées par le coronavirus, 100 milliards seront destinés aux hôpitaux et 250 milliards seront consacrés aux allocations chômage. L’Amérique du Nord est économiquement morte. Elle tente cependant de rassurer les marchés financiers pour ne pas aggraver une crise délétère. L’effondrement économique de ce géant ne se fera pas brusquement. Cela prendra du temps, mais il arrivera tôt ou tard. Les Etats-Unis, pour éviter un tel scénario, n’auront pas d’autres choix que de recourir à la force. Une troisième guerre mondiale non plus n’est plus à écarter Deuxième scénario : l’Union Européenne va disparaître. La crise actuelle qui secoue le monde entier a permis de révéler que l’Union Européenne dont se vantaient les élites européennes depuis plusieurs années est à l’agonie. En effet, jamais elle n’a été aussi divisée entre une Europe du Nord riche et égoïste qui refuse catégoriquement de venir en aide à une Europe du Sud en crise sur tous les plans. Aujourd’hui, cette guerre diplomatique qui oppose d’une part l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France et de l’autre, les Pays-Bas et l’Allemagne augure un futur incertain. Si les élites continueront de chanter les louanges d’une Union Européenne nécessaire pour la survie du vieux continent, les peuples finiront par sanctionner. Déçus et totalement abandonnés, ils finiront par porter le dernier coup de grâce à une Union moribonde qui a montré ses limites dans une crise d’une telle ampleur. Troisième scénario : l’Afrique pourrait enfin s’affranchir. Longtemps contrôlée par les puissances occidentales qui lui imposent des modèles économiques très déconnectés des réalités du continent et qui, à travers le pillage de ses ressources naturelles, l’empêchent carrément de sortir de la pauvreté et de la misère, l’Afrique pourrait enfin s’affranchir de la tutelle de l’Occident. Et le moment n’a jamais été aussi propice, car, au sortir de cette crise, les puissances occidentales jadis très influentes sur le Continent Noir, notamment la France et les Etats-Unis, feront face à une crise économique sans précédent qui les empêchera de jouir de leur position de gendarmes du continent. Une énorme opportunité que les dirigeants africains devront saisir pour exiger désormais un traitement d’égal à égal et une coopération gagnant-gagnant. Quatrième scénario : la Chine dirigera le monde sur le plan économique. En effet, le seul pays sorti vainqueur de cette crise est sans doute la Chine. Très frappé par la pandémie en janvier, l’Empire du Milieu avait très vite réagi en prenant des mesures certes totalitaires mais qui se sont avérées très efficaces dans la lutte contre le virus. Son économie en a certes souffert, mais aujourd’hui, la ville de Wuhan n’est plus en quarantaine et 75% de l’activité économique est en marche, ce qui est un succès total dans un pays qui compte plus d’1 milliards d’habitants. J’ajoute également que depuis deux semaines, la Chine est devenue incontestablement le moteur du monde et des puissances occidentales (Espagne, Italie) ne se gênent plus de tourner le dos à l’Union Européenne et de solliciter son aide au moment de se procurer des masques. Sa présence en Afrique qui a largement suscité la colère et la jalousie de l’Occident n’a jamais été aussi importante. En effet, depuis deux semaines, Pékin fait le tour du continent pour offrir gratuitement masques et matériel sanitaire à des pays africains avec lesquelles il a noué de très fortes relations au fil des ans, ce qui, à la fin de la crise, aura un impact très significatif sur sa présence en Afrique et créera un rapprochement sans précédent entre l’Empire du Milieu et le Continent Noir au grand dam de l’Occident dont la présence est de plus en plus contestée par la jeunesse africaine. Certains me poseront la question : “mais, qu’en est-il de la Russie?”. Et bien, la réponse est simple. La Russie sera la première puissance militaire du monde. Il suffit pour cela de suivre l’actualité politique de ce pays pour savoir que les Russes s’y préparent depuis plusieurs années. D’ailleurs, en janvier 2018, Poutine se vantait en ces termes : “l’armée russe est l’une des plus puissantes au monde”. Les quatre scénarii qui viennent d’être présentés restent des scénarii. Ils ne reflètent en aucun cas la réalité. Cependant, une chose est sûre : ce monde va complètement changer dans un futur proche et l’Occident perdra une grande partie de son influence à la fois politique, militaire et économique au profit de l’Asie.

lundi

Vous avez dit Union Européenne ? où est-elle ?


Vous avez dit Union Européenne ? où est-elle ? Union Européenne/24 mars 2020/Réseau International par Jean Goychman. Autant nous sommes saturés d’infos (toutes les mêmes pratiquement) par les chaînes TV en continu, concernant le confinement et les nécessités civiques (s’il avaient un doute, il suffisait de nous le demander poliment) concernant l’épidémie actuelle, autant certaines d’entre-elles sont (par manque de place et de temps d’antenne, probablement) sont passées sous silence. Nous connaissons tous la situation critique de nos amis italiens face à ce fléau qu’est le coronavirus. Il apparaissait évident qu’une occasion extraordinaire de réconcilier les peuples européens – de plus en plus sceptiques au regard de « l’usine à gaz » qu’est devenue cette Union Européenne technocratique- avec l’idée même d’une Europe protectrice agissant pour le bien de tous, allait être offerte. Au-delà des mots et des louables intentions, nous allions enfin constater l’efficacité de cette institution en conditions réelles. Une aide qui ne vient pas Dans un premier temps, l’Italie s’était tournée vers l’Europe pour obtenir de l’aide et cela paraissait naturel. Mais nombre de pays européens ont décidé de la fermeture de leurs frontières, ce qui risquait de ralentir la circulation des matériels. De plus, certains devenaient « frileux » sur ce sujet et ne tenaient pas à se démunir, suivant le vieux principe qui veut que « charité ordonnée commence par soi-même ». Il est probable que la politique budgétaire imposée à l’Union Européenne par les différents traités n’a pas aidé à la constitution des stocks. Le libre-échange généralisé qui a conduit à une délocalisation de la fabrication des matériels indispensables en cas d’épidémie s’est révélée avoir été, aux dires d’Emmanuel Macron, une véritable folie. Prise par l’urgence de la situation qui menaçait de devenir hors de contrôle, l’Italie a dû s’adresser à d’autres pays. La Chine, Cuba et le Vénézuéla ont répondu immédiatement à cette demande. Ensuite, ce fut la Russie qui répondit favorablement à l’appel de Giuseppe Conte, qui sollicita son aide lors d’un appel téléphonique à Vladimir Poutine passé le 21 mars. Le 23 mars, atterrissaient près de Rome le dernier des 9 gros porteurs russes promis par ce dernier, soit moins de 48 heures après l’appel. Quel constat peut-on faire ? En premier lieu, malgré tous les efforts déployés dans ce sens, les nations n’ont pas disparu. En cas de danger imminent et important, ce sont les seules entités vers lesquelles les peuples se tournent. Cela n’a rien de nouveau et Hélène Carrère d’Encausse était arrivée à la même conclusion dans son ouvrage « l’Empire éclaté » dans lequel elle prévoyait la fin de l’URSS. Quel dommage et que de temps perdu pour la construction européenne d’avoir voulu nier ce fait. N’avoir eu d’autre vision que celle d’une une intégration supranationale était irréaliste. De Gaulle en était persuadé et l’Histoire ne fait que le démontrer une fois de plus. Mais il y a plus grave encore. Avoir fait de cette même Union Européenne une sorte d’appartement témoin de la mondialisation future l’a considérablement fragilisée. Dès lors que seule comptait la fameuses « loi du Marché », la notion même de la défense des intérêts nationaux n’existait plus. Puisque nous allions tous vivre dans le même monde ouvert, peu importait qui fabriquait les choses dont nous allions avoir besoin. L’essentiel était qu’elles soient fabriquées quelque part, et que leur commerce laisse les marges les plus juteuses. Il aura fallu l’épisode tragique que nous traversons actuellement pour que nous mesurions dans quel dénuement nous nous trouvions, et s’apercevoir ainsi brutalement de notre dépendance. Nous avions bel et bien perdu, au travers de cette sujétion, des pans entiers de notre indépendance et de notre souveraineté. Il est curieux de constater, au travers du cas italien, que ce sont des nations non-européennes qui lui portent secours. Depuis des années, tous nos gouvernants sans exception nous ont vanté les bénéfices que notre pays allait tirer de cette Union Européenne supranationale. L’euro, cette « monnaie unique » qui devait servir de ciment n’a servi en réalité que les intérêts des financiers. Un simple regard sur l’endettement des pays de la zone euro, et en particulier ceux du Sud, suffit pour s’en persuader. Cette adhésion à l’euro, nous disait-on, ne pouvait se faire qu’à la condition de respecter des critères très stricts en matière de déficit budgétaire et d’endettement. En quelque sorte, nous devions, grâce à nos efforts et nos sacrifices, gagner notre paradis. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? On nous a opposé durant des décennies une rigueur budgétaire, jusqu’à la graver au burin dans le traité dit « de la Règle d’Or » pour finalement creuser des déficits abyssaux. Et voilà que, à un moment où cette solidarité entre européens aurait dû se manifester, nous découvrons, une fois de plus, qu’elle est inexistante. Ce n’est pas vraiment nouveau. Cela n’est pas sans rappeler un épisode récent, loin d’être anecdotique. Il y a quelques mois, bien avant la crise que nous connaissons, Emmanuel Macron, qui se rendait très progressivement compte des dangers économiques qui risquaient de nous menacer, voulait protéger quelque peu les ouvriers européens. À sa grande surprise, le Premier Ministre portugais n’a pas soutenu cette démarche. Notre président lui a demandé pourquoi. La réponse fût, en substance : « Lorsque nous étions dans la difficulté, seule la Chine nous a aidé. Maintenant, nous lui rendons ». Quelle va être la réaction populaire ? Sans être prophète ni avoir de « boule de cristal », les peuples ne peuvent pas manquer de réagir. Passée cette période de peur et de sidération qui accompagne les évènements tragiques, survient le moment où les gens veulent savoir ce qui s’est réellement passé et qui a fait (ou pas fait) quoi. Dans notre pays, lorsqu’ils vont découvrir qu’ils ont été copieusement « baladés », ne serait-ce que pour le 1er tour des élections municipales où on leur avait assuré qu’il n’y avait aucun risque de contamination. Beaucoup d’entre eux ont, du reste, préférés s’abstenir, ce qui n’est pas un bon signe de confiance. Ensuite, les propos de notre Président, aux antipodes de ceux qu’il tenait jusqu’alors concernant la mondialisation. Comment va-t-il faire pour les mettre en accord avec ses actes futurs ? Il aura beau dire que la situation était l’héritage d’un passé vieux de plusieurs décennies, cela ne l’exonérera en rien, pas plus que le reste du gouvernement. C’est peut-être injuste, mais c’est ainsi. Enfin, les déclarations de Agnès Buzyn, ancienne ministre de la santé publique, ont encore augmenté le doute et la confusion, achevant de jeter le discrédit sur toute la chaîne de transmission du pouvoir. Leur effet risque d’être dévastateur. Un tournant et peut-être une fin de la mondialisation … Jacques Attali avait écrit en 2009 qu’il fallait « installer un gouvernement mondial » qui verrait le jour après qu’une pandémie se soit produite. C’était il y a 10 ans. Depuis, le monde a changé. Les peuples ont commencé à sortir de leur torpeur léthargique. Ils ont subi plus qu’ils n’ont profité de ses effets la délocalisation généralisée des usines et des services, grandement favorisée par l’essor du numérique. La crise de 2008 a eu des conséquences sur leur vie au quotidien et sur leurs impôts, et ils ne voient plus les choses de la même façon. Alors, il se pourrait bien que la vision du gouvernement mondial souhaité par Jacques Attali se soit estompée au profit de celle d’un monde nouveau à la surface duquel réapparaîtraient les souverainetés nationales et que cette parenthèse mondialiste se referme. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Reddit(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour envoyer par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) source : Reseau International

Pourquoi le coronavirus se répand de manière exponentielle (et pourquoi ...

Covid-19 : la chloroquine testée à grande échelle

Pr Didier Raoult: Reflexion sur la chloroquine (Un remède possible) Merci

mercredi

« Le coronavirus est en partie un prétexte pour régler d’autres comptes »

Les ministres de la défense du Royaume-Uni et de la Turquie ont pénétré clandestinement à Idlib pour superviser les moyens militaires mis en place par les deux pays pour défendre les rebelles syriens



Les ministres de la défense du Royaume-Uni et de la Turquie ont pénétré clandestinement à Idlib pour superviser les moyens militaires mis en place par les deux pays pour défendre les rebelles syriens Le Secrétaire britannique à la défense Ben Wallace en compagnie de son homologue turc Hulusi Akar dans un poste militaire avancé turc dans la province syrienne rebelle d’Idlib. Akar (à gauche) et Wallace à la frontière turco-syrienne, 12 et 13 mars 2020 Hulusi Akar a réitéré qu’il était totalement hors de question de retirer les forces turques d’Idlib.Strategika 51 ΠΆΝΤΑ ῬΕΙ͂…

lundi

Soros, Erdogan et les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie.



Dans une tribune intitulé « L’Europe doit se tenir aux côtés de la Turquie au sujet des crimes de guerre de Poutine en Syrie », George Soros expose les raisons pour lesquelles, selon lui, l’Union européenne devrait soutenir les menées guerrières de Recep Tayyip Erdogan en Syrie et accepter le chantage migratoire que fait peser le président turc sur l’Europe. Au moment où Erdogan menace directement les frontières grecques de l’UE en y massant des milliers de migrants, George Soros reporte aussi la responsabilité intégrale de cette crise sur l’intervention russe en Syrie. Une orientation géopolitique qui, au vu de l’influence de Soros sur les institutions européennes, se révèle assez inquiétante pour la suite des événements. Celui-ci décrivait pourtant encore récemment la Turquie d’Erdogan comme une menace directe pour l’Union européenne. Dans un recueil de textes publié en 2019 intitulé In Defense of Open Society, Soros expliquait : « l’UE est entourée de puissances hostiles : la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan, l’Égypte d’al-Sissi, et l’Amérique que Trump voudrait faire exister mais qu’il ne parvient pas à créer ». L’Open Society Foundations (OSF) a par ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018 sous la pression des autorités turques. Une prise de position analysée par la rédaction de Soros Watch pour strategika.fr Pour soutenir Strategika : https://strategika.fr/faites-un-don/ Jouer la carte Erdogan contre Poutine La tribune de George Soros parue le 4 mars dernier dans le Financial Times est éclairante quant à la narration géopolitique que les réseaux de l’Open Society cherchent à faire exister depuis le début du conflit syrien. Pour Soros, Erdogan doit être considéré comme un partenaire privilégié de l’Europe et un protecteur des « civils réfugiés » face à une Russie qui est désignée quant à elle comme l’ennemi stratégique majeur de l’UE : « Le seul gouvernement qui a mis en place des forces militaires pour défendre les civils piégés à Idlib par M. Assad et son allié russe est la Turquie. Les frappes aériennes des avions russes (Moscou a nié leur rôle) ont tué 34 soldats turcs à la fin du mois dernier. Mais la Turquie n’a pas osé attaquer directement la Russie car l’armée de l’air russe est plus forte que celle de la Turquie. La Russie possède des armes nucléaires et la Turquie n’en possède pas. La Turquie a plutôt choisi de riposter contre les forces d’Assad en utilisant des drones militaires. C’est ainsi que Poutine s’en est sorti avec l’impunité pour meurtre. »[1] De manière significative, Soros rapproche aussi la situation ukrainienne avec le théâtre d’opération syrien : « En 2014, j’ai exhorté l’Europe à prendre conscience de la menace que la Russie faisait peser sur ses intérêts stratégiques, bien que dans un contexte et une géographie différente. La Russie avait envahi l’Ukraine en sachant que l’Europe chercherait à éviter toute confrontation avec Moscou. Pourtant, ce qui se passe aujourd’hui à Idlib suit le même schéma : L’Europe évite une confrontation avec la Russie sur sa politique à l’égard de la Syrie alors qu’elle devrait lui tenir tête. En se concentrant sur la crise des réfugiés que la Russie a créée, l’Europe s’attaque au symptôme et non à la cause. » [2] Soros va jusqu’à présenter la Russie et l’État syrien comme les responsables volontaires de la fuite vers la Turquie et l’Europe des flux de personnes déplacées par le conflit syrien : « Une Europe déterminée à limiter l’afflux de réfugiés doit admettre que la Turquie a déjà supporté le poids du logement des millions de Syriens déplacés de leur pays. La Turquie héberge déjà 3,5 millions de réfugiés syriens sur son territoire. Elle ne peut pas absorber le million supplémentaire que M. Assad et M. Poutine poussent vers ses frontières (nous soulignons-NDA). (…) L’Europe devrait donc chercher à renforcer la position de négociation du président turc Recep Tayyip Erdogan avec M. Poutine pour essayer de parvenir à un cessez-le-feu qui préserverait une “zone de sécurité” à Idlib pour les réfugiés syriens. J’espère que cela mettrait également les crimes de guerre de M. Poutine au centre de la conversation européenne. »[3] Rappelons que Vladimir Poutine avait expliqué dès octobre 2019 que l’invasion du nord de la Syrie par la Turquie aurait pour conséquences l’évasion et la dispersion de milliers de combattants de Daech. [4] Faisant fi de la chronologie du conflit en Syrie et des raisons réelles de l’intervention militaire russe, George Soros présente la Russie comme la responsable de la crise actuelle allant jusqu’à énoncer une théorie du complot russe. La Russie ayant comme stratégie et but militaire, non seulement d’organiser l’exode massif de syriens vers l’UE mais aussi de remettre en cause les règles du droit international en vigueur depuis 1945 : « Depuis le début de son intervention en Syrie en septembre 2015, la Russie n’a pas seulement cherché à maintenir en place son plus fidèle allié arabe, le président syrien Bachar al-Assad. Elle a également voulu retrouver l’influence régionale et mondiale qu’elle a perdue depuis la chute de l’Union soviétique. Vladimir Poutine a cherché à utiliser la tourmente au Moyen-Orient pour effacer les normes internationales et les progrès du droit humanitaire international réalisés depuis la Seconde Guerre mondiale. En fait, la création de la catastrophe humanitaire qui a transformé près de 6 millions de Syriens en réfugiés n’a pas été un sous-produit de la stratégie du président russe en Syrie. C’était l’un de ses principaux objectifs (nous soulignons-NDA). »[5] Assad reçoit aussi au passage le titre de « dirigeant le plus barbare que le monde ait connu depuis Joseph Staline ». [6] L’anti-Soros Erdogan devient un allié de circonstance L’état des droits humains en Turquie n’est que timidement évoqué dans cet appel à soutenir un régime et un président qui ne relève pas, à proprement dit, des standards sociétaux qu’appelle de ses vœux le richissime magnat de l’humanitaire : « L’Europe ne doit pas oublier comment la Turquie peut également traiter son propre peuple – en témoigne la force téméraire qu’elle a utilisée contre les Kurdes. Mais en ce qui concerne la Syrie au moins, la Turquie mérite le soutien de l’Europe. »[7] L’Open Society Foundations (OSF) a d’ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018. Le président turc dénonçait alors ouvertement George Soros d’avoir financé Osman Kavala, un homme d’affaires libéral turc accusé par le régime d’Erdogan d’être à l’origine des manifestations d’Istanbul en 2013, manifestations qui débouchèrent sur des rassemblements antigouvernementaux d’ampleur nationale. Le 18 février dernier, Osman Kavala fût acquitté en même temps que huit suspects accusés comme lui d’avoir organisé les manifestations de 2013 d’Istanbul. Pourtant, quelques heures à peine après son acquittement, Osman Kavala sera arrêté à nouveau sur ordre du parquet d’Istanbul, cette fois pour sa participation présumée au coup d’État manqué de 2016. Une décision qu’Erdogan commentera ainsi lors d’un discours au Parlement, qui a été diffusé en direct par la chaîne turque NTV : « La tentative d’acquitter Kavala n’est rien d’autre qu’une manœuvre tactique de conspirateurs étrangers comme Soros, conspirateurs qui sont engagés dans la provocation de protestations contre les gouvernements légitimes des pays » [8] Régulièrement, Erdogan accuse le « célèbre juif hongrois George Soros » de soutenir Osman Kavala et l’opposition sociale-libérale en Turquie.[9] Pour autant, comme en Ukraine, Soros préconise pour l’UE de détourner le regard au sujet des positions moyennement démocratiques de son allié de circonstance. Ceci afin de faire feu de tout bois face à ce qui est présenté comme l’ennemi global de la paix et de l’équilibre des relations internationales : la Russie de Vladimir Poutine. Dans une tribune intitulé « L’Europe doit se tenir aux côtés de la Turquie au sujet des crimes de guerre de Poutine en Syrie », George Soros expose les raisons pour lesquelles, selon lui, l’Union européenne devrait soutenir les menées guerrières de Recep Tayyip Erdogan en Syrie et accepter le chantage migratoire que fait peser le président turc sur l’Europe. Au moment où Erdogan menace directement les frontières grecques de l’UE en y massant des milliers de migrants, George Soros reporte aussi la responsabilité intégrale de cette crise sur l’intervention russe en Syrie. Une orientation géopolitique qui, au vu de l’influence de Soros sur les institutions européennes, se révèle assez inquiétante pour la suite des événements. Celui-ci décrivait pourtant encore récemment la Turquie d’Erdogan comme une menace directe pour l’Union européenne. Dans un recueil de textes publié en 2019 intitulé In Defense of Open Society, Soros expliquait : « l’UE est entourée de puissances hostiles : la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan, l’Égypte d’al-Sissi, et l’Amérique que Trump voudrait faire exister mais qu’il ne parvient pas à créer ». L’Open Society Foundations (OSF) a par ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018 sous la pression des autorités turques. Une prise de position analysée par la rédaction de Soros Watch pour strategika.fr Pour soutenir Strategika : https://strategika.fr/faites-un-don/ Jouer la carte Erdogan contre Poutine La tribune de George Soros parue le 4 mars dernier dans le Financial Times est éclairante quant à la narration géopolitique que les réseaux de l’Open Society cherchent à faire exister depuis le début du conflit syrien. Pour Soros, Erdogan doit être considéré comme un partenaire privilégié de l’Europe et un protecteur des « civils réfugiés » face à une Russie qui est désignée quant à elle comme l’ennemi stratégique majeur de l’UE : « Le seul gouvernement qui a mis en place des forces militaires pour défendre les civils piégés à Idlib par M. Assad et son allié russe est la Turquie. Les frappes aériennes des avions russes (Moscou a nié leur rôle) ont tué 34 soldats turcs à la fin du mois dernier. Mais la Turquie n’a pas osé attaquer directement la Russie car l’armée de l’air russe est plus forte que celle de la Turquie. La Russie possède des armes nucléaires et la Turquie n’en possède pas. La Turquie a plutôt choisi de riposter contre les forces d’Assad en utilisant des drones militaires. C’est ainsi que Poutine s’en est sorti avec l’impunité pour meurtre. »[1] De manière significative, Soros rapproche aussi la situation ukrainienne avec le théâtre d’opération syrien : « En 2014, j’ai exhorté l’Europe à prendre conscience de la menace que la Russie faisait peser sur ses intérêts stratégiques, bien que dans un contexte et une géographie différente. La Russie avait envahi l’Ukraine en sachant que l’Europe chercherait à éviter toute confrontation avec Moscou. Pourtant, ce qui se passe aujourd’hui à Idlib suit le même schéma : L’Europe évite une confrontation avec la Russie sur sa politique à l’égard de la Syrie alors qu’elle devrait lui tenir tête. En se concentrant sur la crise des réfugiés que la Russie a créée, l’Europe s’attaque au symptôme et non à la cause. » [2] Soros va jusqu’à présenter la Russie et l’État syrien comme les responsables volontaires de la fuite vers la Turquie et l’Europe des flux de personnes déplacées par le conflit syrien : « Une Europe déterminée à limiter l’afflux de réfugiés doit admettre que la Turquie a déjà supporté le poids du logement des millions de Syriens déplacés de leur pays. La Turquie héberge déjà 3,5 millions de réfugiés syriens sur son territoire. Elle ne peut pas absorber le million supplémentaire que M. Assad et M. Poutine poussent vers ses frontières (nous soulignons-NDA). (…) L’Europe devrait donc chercher à renforcer la position de négociation du président turc Recep Tayyip Erdogan avec M. Poutine pour essayer de parvenir à un cessez-le-feu qui préserverait une “zone de sécurité” à Idlib pour les réfugiés syriens. J’espère que cela mettrait également les crimes de guerre de M. Poutine au centre de la conversation européenne. »[3] Rappelons que Vladimir Poutine avait expliqué dès octobre 2019 que l’invasion du nord de la Syrie par la Turquie aurait pour conséquences l’évasion et la dispersion de milliers de combattants de Daech. [4] Faisant fi de la chronologie du conflit en Syrie et des raisons réelles de l’intervention militaire russe, George Soros présente la Russie comme la responsable de la crise actuelle allant jusqu’à énoncer une théorie du complot russe. La Russie ayant comme stratégie et but militaire, non seulement d’organiser l’exode massif de syriens vers l’UE mais aussi de remettre en cause les règles du droit international en vigueur depuis 1945 : « Depuis le début de son intervention en Syrie en septembre 2015, la Russie n’a pas seulement cherché à maintenir en place son plus fidèle allié arabe, le président syrien Bachar al-Assad. Elle a également voulu retrouver l’influence régionale et mondiale qu’elle a perdue depuis la chute de l’Union soviétique. Vladimir Poutine a cherché à utiliser la tourmente au Moyen-Orient pour effacer les normes internationales et les progrès du droit humanitaire international réalisés depuis la Seconde Guerre mondiale. En fait, la création de la catastrophe humanitaire qui a transformé près de 6 millions de Syriens en réfugiés n’a pas été un sous-produit de la stratégie du président russe en Syrie. C’était l’un de ses principaux objectifs (nous soulignons-NDA). »[5] Assad reçoit aussi au passage le titre de « dirigeant le plus barbare que le monde ait connu depuis Joseph Staline ». [6] L’anti-Soros Erdogan devient un allié de circonstance L’état des droits humains en Turquie n’est que timidement évoqué dans cet appel à soutenir un régime et un président qui ne relève pas, à proprement dit, des standards sociétaux qu’appelle de ses vœux le richissime magnat de l’humanitaire : « L’Europe ne doit pas oublier comment la Turquie peut également traiter son propre peuple – en témoigne la force téméraire qu’elle a utilisée contre les Kurdes. Mais en ce qui concerne la Syrie au moins, la Turquie mérite le soutien de l’Europe. »[7] L’Open Society Foundations (OSF) a d’ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018. Le président turc dénonçait alors ouvertement George Soros d’avoir financé Osman Kavala, un homme d’affaires libéral turc accusé par le régime d’Erdogan d’être à l’origine des manifestations d’Istanbul en 2013, manifestations qui débouchèrent sur des rassemblements antigouvernementaux d’ampleur nationale. Le 18 février dernier, Osman Kavala fût acquitté en même temps que huit suspects accusés comme lui d’avoir organisé les manifestations de 2013 d’Istanbul. Pourtant, quelques heures à peine après son acquittement, Osman Kavala sera arrêté à nouveau sur ordre du parquet d’Istanbul, cette fois pour sa participation présumée au coup d’État manqué de 2016. Une décision qu’Erdogan commentera ainsi lors d’un discours au Parlement, qui a été diffusé en direct par la chaîne turque NTV : « La tentative d’acquitter Kavala n’est rien d’autre qu’une manœuvre tactique de conspirateurs étrangers comme Soros, conspirateurs qui sont engagés dans la provocation de protestations contre les gouvernements légitimes des pays » [8] Régulièrement, Erdogan accuse le « célèbre juif hongrois George Soros » de soutenir Osman Kavala et l’opposition sociale-libérale en Turquie.[9] Pour autant, comme en Ukraine, Soros préconise pour l’UE de détourner le regard au sujet des positions moyennement démocratiques de son allié de circonstance. Ceci afin de faire feu de tout bois face à ce qui est présenté comme l’ennemi global de la paix et de l’équilibre des relations internationales : la Russie de Vladimir Poutine. Le président Recep Tayyip Erdoğan et le spéculateur globaliste George Soros à la même table au forum de Davos en 2003. Source : https://teyit.org/en/the-claim-that-a-photo-shows-erdogan-and-soros-at-the-same-table/ Cette tribune semble avoir en fait pour vocation première de rappeler aux responsables de l’Union européenne et de l’OTAN que la Russie reste le principal frein quant aux intérêts géostratégiques globalistes en Europe et au Moyen-Orient, quelles que puissent être les actions d’Erdogan contre l’UE. On ne peut reprocher à George Soros de ne pas savoir désigner l’ennemi prioritaire de son projet à l’échelle internationale. Comme il le rappelle, la Russie est une puissance nucléaire capable de projection à l’échelle intercontinentale, la Turquie, malgré son rang de seconde armée de l’OTAN ne l’est pas[10]. George Soros désigne ainsi régulièrement la Russie comme l’ennemi majeur de son projet d’État mondial et de fin des États-nations, un projet qu’il désigne de manière opératoire et manipulatoire sous le terme de société ouverte. Comme en 2016, quand Soros expliquait que « Poutine constitue une menace plus grande pour l’existence de l’Europe que Daesh »[11], en 2020 c’est désormais l’« anti-Soros » Erdogan qui constitue une menace moins grande que Poutine pour la société ouverte. Depuis plusieurs décennies la Russie représente pour Soros l’ennemi géopolitique prioritaire. Abattre et défaire la puissance et le rayonnement géopolitique de la Russie sont des impératifs stratégiques des réseaux de la société ouverte depuis les années 90. Cette époque de l’unipolarité triomphante durant laquelle il écrivait son livre programmatique « Opening The Soviet System » et investissait alors des millions pour influencer le personnel politique, journalistique, artistique et scientifique des anciens pays du pacte de Varsovie. De cette époque jusqu’à son actuel soutien à tous les ennemis des intérêts russes en Syrie ou en Ukraine, toutes les alliances de circonstance sont bonnes si elles peuvent permettre d’affaiblir la seule puissance nucléaire un tant soit peu chrétienne encore décidée à maintenir une forme spécifique de destin historique et de souveraineté étatique. Face à cette volonté, si ce n’est de puissance mais au moins de stabilité et de continuité historique et géopolitique, tout doit être entrepris pour empêcher une convergence stratégique entre une UE sous domination de l’OTAN et une Russie qui n’abandonne pas ses marches géopolitiques ni ses intérêts extérieurs. Une ligne de conduite réaliste qui devrait inspirer les Européens s’ils ne veulent pas finir complètement déchiquetés dans les affrontements géopolitiques contemporains et être réduit à terme à l’impuissance stratégique. Les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie En 2016, Soros développait déjà cette théorie du complot d’une Russie qui cherche à détruire l’UE en utilisant les flux de réfugiés syriens. Sur une ligne similaire à celle du défunt néo-conservateur John McCain[12], Soros expliquait : « Les dirigeants des États-Unis et de l’UE commettent une grave erreur en pensant que la Russie du président Vladimir Poutine est un allié potentiel dans la lutte contre l’État islamique. Les preuves les contredisent. L’objectif de Poutine est de favoriser la désintégration de l’UE, et le meilleur moyen d’y parvenir est d’inonder l’Europe de réfugiés syriens. »[13] Pour Soros, la Russie qui fait face à une crise structurelle interne veut détruire l’UE afin d’éviter de s’effondrer sur elle-même par suite des sanctions occidentales : « Le déficit budgétaire de la Russie s’élève à 7 % du PIB, et le gouvernement devra le ramener à 3 % afin d’éviter que l’inflation ne devienne incontrôlable. Le fonds de sécurité sociale russe est à court d’argent et doit être fusionné avec le fonds d’infrastructure du gouvernement afin d’être reconstitué. Ces développements et d’autres encore auront un effet négatif sur le niveau de vie et l’opinion de l’électorat avant les élections législatives de cet automne. Le moyen le plus efficace pour le régime de Poutine d’éviter l’effondrement est de faire s’effondrer l’UE plus tôt. Une UE qui se désagrège à la limite ne pourra pas maintenir les sanctions qu’elle a imposées à la Russie à la suite de son incursion en Ukraine. Au contraire, Poutine pourra tirer des avantages économiques considérables de la division de l’Europe et de l’exploitation des liens avec les intérêts commerciaux et les partis anti-européens qu’il a soigneusement cultivés. » [14] Pour Soros, la Russie emploierait donc l’arme migratoire afin de détruire l’UE, ni plus ni moins : « Le meilleur moyen pour la Russie d’éviter l’effondrement est de faire imploser l’UE en premier lieu – en exacerbant la crise migratoire et en alimentant l’islamophobie » [15] Soros défend cette narration complotiste depuis le début de l’engagement russe en Syrie. Rappelons que le conflit syrien a débuté en 2011 et que l’intervention militaire russe en Syrie a commencé quant à elle à partir d’octobre 2015. Les flux massifs de Syriens fuyant l’effondrement de l’État syrien ont donc commencé bien avant l’intervention russe. C’est une évidence qu’il convient ici de rappeler : l’intervention russe et son soutien à l’État syrien légitime attaqué de toutes parts sont venus freiner l’hémorragie de personnes fuyant la Syrie. L’effondrement complet de l’État syrien aurait causé une catastrophe régionale et internationale sans commune mesure avec celle actuelle. Générant alors des flots de populations ininterrompus sur les pays avoisinants puis jusqu’en Europe et dans le Caucase russe via la Turquie et même via l’Iran qui aurait été déstabilisée à son tour. Une situation qui aurait donné à la nébuleuse islamiste des capacités de projection encore plus dramatiques que celles qui ont déjà ensanglantées l’Europe depuis le début de la guerre. En revanche, si l’on regarde de plus près les responsabilités de la crise migratoire géante qu’affronte l’UE depuis le début de la guerre en Syrie, on se rend vite compte du rôle qu’ont joué les ONG liées à l’Open Society. George Soros lui-même a clairement une responsabilité personnelle dans la gestion catastrophique de la question migratoire par l’Union européenne depuis 2015. En septembre 2016 George Soros promettait d’investir 500 millions de dollars de placements en actions dans des investissements qui bénéficient aux migrants [16]. Le budget que l’Open Society consacrait à la seule question migratoire en 2018 était de 63,3 millions de dollars. Mais Soros ne s’est pas contenté de soutenir les ONG qui militent pour la réinstallation des migrants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en Europe, il a aussi contribué personnellement à l’élaboration du « Plan Merkel », un plan conçu par l’ESI (European Stability Initiative), dont le président, Gerald Knaus, est membre de l’OSF. Selon ce plan, l’Allemagne devait accorder l’asile à 500 000 réfugiés syriens. Gerald Knaus est aussi membre de l’ECFR – European Council on Foreign Relations – auquel Strategika consacre l’un de ses dossiers Soros Watch. Le plan initial de Soros, intitulé « Rebâtir le système du droit d’asile »[17],donnait en fait les directives à suivre pour que l’Europe ne soit plus qu’un couloir de passage ouvert à toutes les migrations venues d’Afrique et d’Orient, une sorte de « hub » continental de l’immigration planétaire dans l’esprit de ce qui est présenté dans le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », le fameux « Pacte de Marrakech ».[18] Dans ce texte publié en 2015, Soros y expliquait entre autres : « L’UE a désormais besoin d’un plan global de réponse à cette crise, qui réaffirme l’efficacité de la gouvernance sur les flux de demandeurs d’asile, afin que les migrations puissent s’effectuer dans l’ordre et la sécurité, à un rythme adapté aux capacités européennes d’absorption des réfugiés. Afin d’être complet, ce plan devra s’étendre au-delà des frontières de l’Europe. La situation est moins chaotique, et beaucoup moins coûteuse, lorsque les demandeurs d’asile potentiels demeurent au sein ou proches de leur localisation actuelle. (…) le sort de la population syrienne doit être inscrit au plus haut des priorités, sans pour autant que soient oubliés d’autres demandeurs d’asile et migrants. De même, ce plan européen devra s’accompagner d’une réponse mondiale, sous l’autorité des Nations Unies et avec la participation de ses pays membres. Ceci viendrait répartir la charge de la crise syrienne sur les épaules d’un plus grand nombre d’États, tout en permettant l’instauration de normes mondiales pour la gestion des difficultés plus largement liées aux déplacements forcés. »[19] Comme on le voit, à aucun moment Soros n’envisageait la possibilité pour l’UE de refuser les afflux massifs de Syriens, ceux-ci doivent tout simplement être organisés et répartis au mieux dans les pays européens. On parle ici, au moment où était publié ce texte, d’environ 1 million de réfugiés sans compter ceux à venir. Aujourd’hui encore, alors qu’Erdogan utilise cette masse de déracinés pour faire pression sur l’Europe, Soros appelle l’UE à soutenir Erdogan contre les intérêts même des populations de l’UE. L’instrumentalisation de ce drame humain par le régime d’Erdogan et par les réseaux Soros révèle un agenda géopolitique commun qui, pour arriver à ses fins, emploie ce que certains analystes désignent comme des armes de migration de masse. Ainsi la politologue Kelly M Greenhill, professeur à Harvard, a développé l’idée que les migrations de masse puissent être employées comme de véritables armes de guerre asymétriques non-conventionnelles, ceci tout au long de l’histoire et particulièrement durant la période moderne. Elle les désigne comme des « migrations coercitives fabriquées », une tactique qui aurait été employée partout dans le monde par toutes sortes de régimes politiques.[20] Faire la guerre par un tiers interposé constitue une méthodologie d’autant plus utilisée que les populations de l’époque contemporaine sont plus difficilement mobilisables pour aller faire la guerre directement contre leur voisin comme elles pouvaient l’être autrefois. On peut penser que sans cette masse de migrants qu’il a lui-même contribué à créer par sa politique belliciste en Syrie, Erdogan n’aurait aucun moyen ni aucun prétexte pour mobiliser ainsi des milliers d’hommes à la frontière gréco-turque contre l’UE. En illustration de la manière dont les réseaux Soros manipulent cyniquement ces armes de migration de masse, on pourrait rappeler ceci : en 2015, sur l’île grecque de Lesbos, un reporter de Sky News avait mis la main sur un véritable mini-guide de voyage du réfugié.[21] Un fascicule qui contenait des cartes, des numéros de téléphone et des adresses d’organisations susceptibles d’aider les réfugiés. Plusieurs parcours européens y étaient détaillés ainsi que les démarches à suivre pour arriver à destination. Les centres de filtrage des migrants y étaient également indiqués. L’illustration de la brochure montrait un homme regardant vers la mer. Ces manuels, rédigés en arabe, avaient été remis aux réfugiés avant leur traversée de la Méditerranée par un groupe appelé w2eu (Welcome To Europe), un réseau directement financé par l’Open Society et lié aux réseaux européens des militants « no borders ». Le drame qui se joue depuis près d’une décennie au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde voit une exacerbation de cette utilisation cynique et inhumaine de populations arrachées à leur sol national. Poussées hors de leur patrie d’origine par la guerre et le hard-power classique ou bien par le soft-power des réseaux globalistes, des masses humaines sont projetées contre d’autres à des fins géostratégiques inavouées. Une physique sociale et géopolitique qui laisse entrevoir le pire pour les années à venir en Europe si l’UE accepte le chantage migratoire d’Erdogan tel que le demande George Soros. Compte-tenu de l’influence qu’exercent les réseaux Soros sur les institutions de l’UE, le pire est envisageable en la matière. À moins que cette situation ne contribue à fracturer toujours plus l’UE entre un bloc des puissances euro-globalistes Ouest-européenne et un bloc des puissances conservatrices centre et Est-européennes et ne les poussent ainsi à augmenter les initiatives indépendantes en matière de coopération internationale. Ce qui est certain, c’est que si l’Europe veut s’épargner le destin sanglant qu’entrevoyait le politicien conservateur anglais Enoch Powell dans son célèbre discours[22], il lui faudra rapidement extirper de son sein le chancre globaliste qui la ronge et qui constitue la cause première de son déclassement contemporain. Enoch Powell prononça son appel en avril 1968, au moment même où commençait la révolution de la société ouverte dans tout l’Occident. Cette révolution qui a subverti l’Occident depuis les cinq dernières décennies arrive aujourd’hui à son apogée. Sans cette véritable cinquième colonne sorosienne, l’Europe aurait toute latitude politique pour reprendre dans le monde la place et le rang qui sont les siens et tisser ou défaire les partenariats nécessaires avec les puissances de son choix pour ce faire. Sans cela la révolution de la société ouverte aura ouvert la voie à tous les ennemis multiséculaires de notre civilisation et nous pouvons être sûr que le chaos qui a ravagé la Syrie ravagera alors bientôt l’Europe. C’est cela le projet des globalistes et des islamistes pour l’avenir de l’Europe. La rédaction de Soros Watch pour strategika.fr – 13 mars 2020 Pour soutenir notre travail : https://strategika.fr/faites-un-don/ Le président Recep Tayyip Erdoğan et le spéculateur globaliste George Soros à la même table au forum de Davos en 2003. Source : https://teyit.org/en/the-claim-that-a-photo-shows-erdogan-and-soros-at-the-same-table/ Cette tribune semble avoir en fait pour vocation première de rappeler aux responsables de l’Union européenne et de l’OTAN que la Russie reste le principal frein quant aux intérêts géostratégiques globalistes en Europe et au Moyen-Orient, quelles que puissent être les actions d’Erdogan contre l’UE. On ne peut reprocher à George Soros de ne pas savoir désigner l’ennemi prioritaire de son projet à l’échelle internationale. Comme il le rappelle, la Russie est une puissance nucléaire capable de projection à l’échelle intercontinentale, la Turquie, malgré son rang de seconde armée de l’OTAN ne l’est pas[10]. George Soros désigne ainsi régulièrement la Russie comme l’ennemi majeur de son projet d’État mondial et de fin des États-nations, un projet qu’il désigne de manière opératoire et manipulatoire sous le terme de société ouverte. Comme en 2016, quand Soros expliquait que « Poutine constitue une menace plus grande pour l’existence de l’Europe que Daesh »[11], en 2020 c’est désormais l’« anti-Soros » Erdogan qui constitue une menace moins grande que Poutine pour la société ouverte. Depuis plusieurs décennies la Russie représente pour Soros l’ennemi géopolitique prioritaire. Abattre et défaire la puissance et le rayonnement géopolitique de la Russie sont des impératifs stratégiques des réseaux de la société ouverte depuis les années 90. Cette époque de l’unipolarité triomphante durant laquelle il écrivait son livre programmatique « Opening The Soviet System » et investissait alors des millions pour influencer le personnel politique, journalistique, artistique et scientifique des anciens pays du pacte de Varsovie. De cette époque jusqu’à son actuel soutien à tous les ennemis des intérêts russes en Syrie ou en Ukraine, toutes les alliances de circonstance sont bonnes si elles peuvent permettre d’affaiblir la seule puissance nucléaire un tant soit peu chrétienne encore décidée à maintenir une forme spécifique de destin historique et de souveraineté étatique. Face à cette volonté, si ce n’est de puissance mais au moins de stabilité et de continuité historique et géopolitique, tout doit être entrepris pour empêcher une convergence stratégique entre une UE sous domination de l’OTAN et une Russie qui n’abandonne pas ses marches géopolitiques ni ses intérêts extérieurs. Une ligne de conduite réaliste qui devrait inspirer les Européens s’ils ne veulent pas finir complètement déchiquetés dans les affrontements géopolitiques contemporains et être réduit à terme à l’impuissance stratégique. Les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie En 2016, Soros développait déjà cette théorie du complot d’une Russie qui cherche à détruire l’UE en utilisant les flux de réfugiés syriens. Sur une ligne similaire à celle du défunt néo-conservateur John McCain[12], Soros expliquait : « Les dirigeants des États-Unis et de l’UE commettent une grave erreur en pensant que la Russie du président Vladimir Poutine est un allié potentiel dans la lutte contre l’État islamique. Les preuves les contredisent. L’objectif de Poutine est de favoriser la désintégration de l’UE, et le meilleur moyen d’y parvenir est d’inonder l’Europe de réfugiés syriens. »[13] Pour Soros, la Russie qui fait face à une crise structurelle interne veut détruire l’UE afin d’éviter de s’effondrer sur elle-même par suite des sanctions occidentales : « Le déficit budgétaire de la Russie s’élève à 7 % du PIB, et le gouvernement devra le ramener à 3 % afin d’éviter que l’inflation ne devienne incontrôlable. Le fonds de sécurité sociale russe est à court d’argent et doit être fusionné avec le fonds d’infrastructure du gouvernement afin d’être reconstitué. Ces développements et d’autres encore auront un effet négatif sur le niveau de vie et l’opinion de l’électorat avant les élections législatives de cet automne. Le moyen le plus efficace pour le régime de Poutine d’éviter l’effondrement est de faire s’effondrer l’UE plus tôt. Une UE qui se désagrège à la limite ne pourra pas maintenir les sanctions qu’elle a imposées à la Russie à la suite de son incursion en Ukraine. Au contraire, Poutine pourra tirer des avantages économiques considérables de la division de l’Europe et de l’exploitation des liens avec les intérêts commerciaux et les partis anti-européens qu’il a soigneusement cultivés. » [14] Pour Soros, la Russie emploierait donc l’arme migratoire afin de détruire l’UE, ni plus ni moins : « Le meilleur moyen pour la Russie d’éviter l’effondrement est de faire imploser l’UE en premier lieu – en exacerbant la crise migratoire et en alimentant l’islamophobie » [15] Soros défend cette narration complotiste depuis le début de l’engagement russe en Syrie. Rappelons que le conflit syrien a débuté en 2011 et que l’intervention militaire russe en Syrie a commencé quant à elle à partir d’octobre 2015. Les flux massifs de Syriens fuyant l’effondrement de l’État syrien ont donc commencé bien avant l’intervention russe. C’est une évidence qu’il convient ici de rappeler : l’intervention russe et son soutien à l’État syrien légitime attaqué de toutes parts sont venus freiner l’hémorragie de personnes fuyant la Syrie. L’effondrement complet de l’État syrien aurait causé une catastrophe régionale et internationale sans commune mesure avec celle actuelle. Générant alors des flots de populations ininterrompus sur les pays avoisinants puis jusqu’en Europe et dans le Caucase russe via la Turquie et même via l’Iran qui aurait été déstabilisée à son tour. Une situation qui aurait donné à la nébuleuse islamiste des capacités de projection encore plus dramatiques que celles qui ont déjà ensanglantées l’Europe depuis le début de la guerre. En revanche, si l’on regarde de plus près les responsabilités de la crise migratoire géante qu’affronte l’UE depuis le début de la guerre en Syrie, on se rend vite compte du rôle qu’ont joué les ONG liées à l’Open Society. George Soros lui-même a clairement une responsabilité personnelle dans la gestion catastrophique de la question migratoire par l’Union européenne depuis 2015. En septembre 2016 George Soros promettait d’investir 500 millions de dollars de placements en actions dans des investissements qui bénéficient aux migrants [16]. Le budget que l’Open Society consacrait à la seule question migratoire en 2018 était de 63,3 millions de dollars. Mais Soros ne s’est pas contenté de soutenir les ONG qui militent pour la réinstallation des migrants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en Europe, il a aussi contribué personnellement à l’élaboration du « Plan Merkel », un plan conçu par l’ESI (European Stability Initiative), dont le président, Gerald Knaus, est membre de l’OSF. Selon ce plan, l’Allemagne devait accorder l’asile à 500 000 réfugiés syriens. Gerald Knaus est aussi membre de l’ECFR – European Council on Foreign Relations – auquel Strategika consacre l’un de ses dossiers Soros Watch. Le plan initial de Soros, intitulé « Rebâtir le système du droit d’asile »[17],donnait en fait les directives à suivre pour que l’Europe ne soit plus qu’un couloir de passage ouvert à toutes les migrations venues d’Afrique et d’Orient, une sorte de « hub » continental de l’immigration planétaire dans l’esprit de ce qui est présenté dans le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », le fameux « Pacte de Marrakech ».[18] Dans ce texte publié en 2015, Soros y expliquait entre autres : « L’UE a désormais besoin d’un plan global de réponse à cette crise, qui réaffirme l’efficacité de la gouvernance sur les flux de demandeurs d’asile, afin que les migrations puissent s’effectuer dans l’ordre et la sécurité, à un rythme adapté aux capacités européennes d’absorption des réfugiés. Afin d’être complet, ce plan devra s’étendre au-delà des frontières de l’Europe. La situation est moins chaotique, et beaucoup moins coûteuse, lorsque les demandeurs d’asile potentiels demeurent au sein ou proches de leur localisation actuelle. (…) le sort de la population syrienne doit être inscrit au plus haut des priorités, sans pour autant que soient oubliés d’autres demandeurs d’asile et migrants. De même, ce plan européen devra s’accompagner d’une réponse mondiale, sous l’autorité des Nations Unies et avec la participation de ses pays membres. Ceci viendrait répartir la charge de la crise syrienne sur les épaules d’un plus grand nombre d’États, tout en permettant l’instauration de normes mondiales pour la gestion des difficultés plus largement liées aux déplacements forcés. »[19] Comme on le voit, à aucun moment Soros n’envisageait la possibilité pour l’UE de refuser les afflux massifs de Syriens, ceux-ci doivent tout simplement être organisés et répartis au mieux dans les pays européens. On parle ici, au moment où était publié ce texte, d’environ 1 million de réfugiés sans compter ceux à venir. Aujourd’hui encore, alors qu’Erdogan utilise cette masse de déracinés pour faire pression sur l’Europe, Soros appelle l’UE à soutenir Erdogan contre les intérêts même des populations de l’UE. L’instrumentalisation de ce drame humain par le régime d’Erdogan et par les réseaux Soros révèle un agenda géopolitique commun qui, pour arriver à ses fins, emploie ce que certains analystes désignent comme des armes de migration de masse. Ainsi la politologue Kelly M Greenhill, professeur à Harvard, a développé l’idée que les migrations de masse puissent être employées comme de véritables armes de guerre asymétriques non-conventionnelles, ceci tout au long de l’histoire et particulièrement durant la période moderne. Elle les désigne comme des « migrations coercitives fabriquées », une tactique qui aurait été employée partout dans le monde par toutes sortes de régimes politiques.[20] Faire la guerre par un tiers interposé constitue une méthodologie d’autant plus utilisée que les populations de l’époque contemporaine sont plus difficilement mobilisables pour aller faire la guerre directement contre leur voisin comme elles pouvaient l’être autrefois. On peut penser que sans cette masse de migrants qu’il a lui-même contribué à créer par sa politique belliciste en Syrie, Erdogan n’aurait aucun moyen ni aucun prétexte pour mobiliser ainsi des milliers d’hommes à la frontière gréco-turque contre l’UE. En illustration de la manière dont les réseaux Soros manipulent cyniquement ces armes de migration de masse, on pourrait rappeler ceci : en 2015, sur l’île grecque de Lesbos, un reporter de Sky News avait mis la main sur un véritable mini-guide de voyage du réfugié.[21] Un fascicule qui contenait des cartes, des numéros de téléphone et des adresses d’organisations susceptibles d’aider les réfugiés. Plusieurs parcours européens y étaient détaillés ainsi que les démarches à suivre pour arriver à destination. Les centres de filtrage des migrants y étaient également indiqués. L’illustration de la brochure montrait un homme regardant vers la mer. Ces manuels, rédigés en arabe, avaient été remis aux réfugiés avant leur traversée de la Méditerranée par un groupe appelé w2eu (Welcome To Europe), un réseau directement financé par l’Open Society et lié aux réseaux européens des militants « no borders ». Le drame qui se joue depuis près d’une décennie au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde voit une exacerbation de cette utilisation cynique et inhumaine de populations arrachées à leur sol national. Poussées hors de leur patrie d’origine par la guerre et le hard-power classique ou bien par le soft-power des réseaux globalistes, des masses humaines sont projetées contre d’autres à des fins géostratégiques inavouées. Une physique sociale et géopolitique qui laisse entrevoir le pire pour les années à venir en Europe si l’UE accepte le chantage migratoire d’Erdogan tel que le demande George Soros. Compte-tenu de l’influence qu’exercent les réseaux Soros sur les institutions de l’UE, le pire est envisageable en la matière. À moins que cette situation ne contribue à fracturer toujours plus l’UE entre un bloc des puissances euro-globalistes Ouest-européenne et un bloc des puissances conservatrices centre et Est-européennes et ne les poussent ainsi à augmenter les initiatives indépendantes en matière de coopération internationale. Ce qui est certain, c’est que si l’Europe veut s’épargner le destin sanglant qu’entrevoyait le politicien conservateur anglais Enoch Powell dans son célèbre discours[22], il lui faudra rapidement extirper de son sein le chancre globaliste qui la ronge et qui constitue la cause première de son déclassement contemporain. Enoch Powell prononça son appel en avril 1968, au moment même où commençait la révolution de la société ouverte dans tout l’Occident. Cette révolution qui a subverti l’Occident depuis les cinq dernières décennies arrive aujourd’hui à son apogée. Sans cette véritable cinquième colonne sorosienne, l’Europe aurait toute latitude politique pour reprendre dans le monde la place et le rang qui sont les siens et tisser ou défaire les partenariats nécessaires avec les puissances de son choix pour ce faire. Sans cela la révolution de la société ouverte aura ouvert la voie à tous les ennemis multiséculaires de notre civilisation et nous pouvons être sûr que le chaos qui a ravagé la Syrie ravagera alors bientôt l’Europe. C’est cela le projet des globalistes et des islamistes pour l’avenir de l’Europe. La rédaction de Soros Watch pour strategika.fr – 13 mars 2020 Pour soutenir notre travail : https://strategika.fr/faites-un-don/ Dans une tribune intitulé « L’Europe doit se tenir aux côtés de la Turquie au sujet des crimes de guerre de Poutine en Syrie », George Soros expose les raisons pour lesquelles, selon lui, l’Union européenne devrait soutenir les menées guerrières de Recep Tayyip Erdogan en Syrie et accepter le chantage migratoire que fait peser le président turc sur l’Europe. Au moment où Erdogan menace directement les frontières grecques de l’UE en y massant des milliers de migrants, George Soros reporte aussi la responsabilité intégrale de cette crise sur l’intervention russe en Syrie. Une orientation géopolitique qui, au vu de l’influence de Soros sur les institutions européennes, se révèle assez inquiétante pour la suite des événements. Celui-ci décrivait pourtant encore récemment la Turquie d’Erdogan comme une menace directe pour l’Union européenne. Dans un recueil de textes publié en 2019 intitulé In Defense of Open Society, Soros expliquait : « l’UE est entourée de puissances hostiles : la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan, l’Égypte d’al-Sissi, et l’Amérique que Trump voudrait faire exister mais qu’il ne parvient pas à créer ». L’Open Society Foundations (OSF) a par ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018 sous la pression des autorités turques. Une prise de position analysée par la rédaction de Soros Watch pour strategika.fr Pour soutenir Strategika : https://strategika.fr/faites-un-don/ Jouer la carte Erdogan contre Poutine La tribune de George Soros parue le 4 mars dernier dans le Financial Times est éclairante quant à la narration géopolitique que les réseaux de l’Open Society cherchent à faire exister depuis le début du conflit syrien. Pour Soros, Erdogan doit être considéré comme un partenaire privilégié de l’Europe et un protecteur des « civils réfugiés » face à une Russie qui est désignée quant à elle comme l’ennemi stratégique majeur de l’UE : « Le seul gouvernement qui a mis en place des forces militaires pour défendre les civils piégés à Idlib par M. Assad et son allié russe est la Turquie. Les frappes aériennes des avions russes (Moscou a nié leur rôle) ont tué 34 soldats turcs à la fin du mois dernier. Mais la Turquie n’a pas osé attaquer directement la Russie car l’armée de l’air russe est plus forte que celle de la Turquie. La Russie possède des armes nucléaires et la Turquie n’en possède pas. La Turquie a plutôt choisi de riposter contre les forces d’Assad en utilisant des drones militaires. C’est ainsi que Poutine s’en est sorti avec l’impunité pour meurtre. »[1] De manière significative, Soros rapproche aussi la situation ukrainienne avec le théâtre d’opération syrien : « En 2014, j’ai exhorté l’Europe à prendre conscience de la menace que la Russie faisait peser sur ses intérêts stratégiques, bien que dans un contexte et une géographie différente. La Russie avait envahi l’Ukraine en sachant que l’Europe chercherait à éviter toute confrontation avec Moscou. Pourtant, ce qui se passe aujourd’hui à Idlib suit le même schéma : L’Europe évite une confrontation avec la Russie sur sa politique à l’égard de la Syrie alors qu’elle devrait lui tenir tête. En se concentrant sur la crise des réfugiés que la Russie a créée, l’Europe s’attaque au symptôme et non à la cause. » [2] Soros va jusqu’à présenter la Russie et l’État syrien comme les responsables volontaires de la fuite vers la Turquie et l’Europe des flux de personnes déplacées par le conflit syrien : « Une Europe déterminée à limiter l’afflux de réfugiés doit admettre que la Turquie a déjà supporté le poids du logement des millions de Syriens déplacés de leur pays. La Turquie héberge déjà 3,5 millions de réfugiés syriens sur son territoire. Elle ne peut pas absorber le million supplémentaire que M. Assad et M. Poutine poussent vers ses frontières (nous soulignons-NDA). (…) L’Europe devrait donc chercher à renforcer la position de négociation du président turc Recep Tayyip Erdogan avec M. Poutine pour essayer de parvenir à un cessez-le-feu qui préserverait une “zone de sécurité” à Idlib pour les réfugiés syriens. J’espère que cela mettrait également les crimes de guerre de M. Poutine au centre de la conversation européenne. »[3] Rappelons que Vladimir Poutine avait expliqué dès octobre 2019 que l’invasion du nord de la Syrie par la Turquie aurait pour conséquences l’évasion et la dispersion de milliers de combattants de Daech. [4] Faisant fi de la chronologie du conflit en Syrie et des raisons réelles de l’intervention militaire russe, George Soros présente la Russie comme la responsable de la crise actuelle allant jusqu’à énoncer une théorie du complot russe. La Russie ayant comme stratégie et but militaire, non seulement d’organiser l’exode massif de syriens vers l’UE mais aussi de remettre en cause les règles du droit international en vigueur depuis 1945 : « Depuis le début de son intervention en Syrie en septembre 2015, la Russie n’a pas seulement cherché à maintenir en place son plus fidèle allié arabe, le président syrien Bachar al-Assad. Elle a également voulu retrouver l’influence régionale et mondiale qu’elle a perdue depuis la chute de l’Union soviétique. Vladimir Poutine a cherché à utiliser la tourmente au Moyen-Orient pour effacer les normes internationales et les progrès du droit humanitaire international réalisés depuis la Seconde Guerre mondiale. En fait, la création de la catastrophe humanitaire qui a transformé près de 6 millions de Syriens en réfugiés n’a pas été un sous-produit de la stratégie du président russe en Syrie. C’était l’un de ses principaux objectifs (nous soulignons-NDA). »[5] Assad reçoit aussi au passage le titre de « dirigeant le plus barbare que le monde ait connu depuis Joseph Staline ». [6] L’anti-Soros Erdogan devient un allié de circonstance L’état des droits humains en Turquie n’est que timidement évoqué dans cet appel à soutenir un régime et un président qui ne relève pas, à proprement dit, des standards sociétaux qu’appelle de ses vœux le richissime magnat de l’humanitaire : « L’Europe ne doit pas oublier comment la Turquie peut également traiter son propre peuple – en témoigne la force téméraire qu’elle a utilisée contre les Kurdes. Mais en ce qui concerne la Syrie au moins, la Turquie mérite le soutien de l’Europe. »[7] L’Open Society Foundations (OSF) a d’ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018. Le président turc dénonçait alors ouvertement George Soros d’avoir financé Osman Kavala, un homme d’affaires libéral turc accusé par le régime d’Erdogan d’être à l’origine des manifestations d’Istanbul en 2013, manifestations qui débouchèrent sur des rassemblements antigouvernementaux d’ampleur nationale. Le 18 février dernier, Osman Kavala fût acquitté en même temps que huit suspects accusés comme lui d’avoir organisé les manifestations de 2013 d’Istanbul. Pourtant, quelques heures à peine après son acquittement, Osman Kavala sera arrêté à nouveau sur ordre du parquet d’Istanbul, cette fois pour sa participation présumée au coup d’État manqué de 2016. Une décision qu’Erdogan commentera ainsi lors d’un discours au Parlement, qui a été diffusé en direct par la chaîne turque NTV : « La tentative d’acquitter Kavala n’est rien d’autre qu’une manœuvre tactique de conspirateurs étrangers comme Soros, conspirateurs qui sont engagés dans la provocation de protestations contre les gouvernements légitimes des pays » [8] Régulièrement, Erdogan accuse le « célèbre juif hongrois George Soros » de soutenir Osman Kavala et l’opposition sociale-libérale en Turquie.[9] Pour autant, comme en Ukraine, Soros préconise pour l’UE de détourner le regard au sujet des positions moyennement démocratiques de son allié de circonstance. Ceci afin de faire feu de tout bois face à ce qui est présenté comme l’ennemi global de la paix et de l’équilibre des relations internationales : la Russie de Vladimir Poutine. Le président Recep Tayyip Erdoğan et le spéculateur globaliste George Soros à la même table au forum de Davos en 2003. Source : https://teyit.org/en/the-claim-that-a-photo-shows-erdogan-and-soros-at-the-same-table/ Cette tribune semble avoir en fait pour vocation première de rappeler aux responsables de l’Union européenne et de l’OTAN que la Russie reste le principal frein quant aux intérêts géostratégiques globalistes en Europe et au Moyen-Orient, quelles que puissent être les actions d’Erdogan contre l’UE. On ne peut reprocher à George Soros de ne pas savoir désigner l’ennemi prioritaire de son projet à l’échelle internationale. Comme il le rappelle, la Russie est une puissance nucléaire capable de projection à l’échelle intercontinentale, la Turquie, malgré son rang de seconde armée de l’OTAN ne l’est pas[10]. George Soros désigne ainsi régulièrement la Russie comme l’ennemi majeur de son projet d’État mondial et de fin des États-nations, un projet qu’il désigne de manière opératoire et manipulatoire sous le terme de société ouverte. Comme en 2016, quand Soros expliquait que « Poutine constitue une menace plus grande pour l’existence de l’Europe que Daesh »[11], en 2020 c’est désormais l’« anti-Soros » Erdogan qui constitue une menace moins grande que Poutine pour la société ouverte. Depuis plusieurs décennies la Russie représente pour Soros l’ennemi géopolitique prioritaire. Abattre et défaire la puissance et le rayonnement géopolitique de la Russie sont des impératifs stratégiques des réseaux de la société ouverte depuis les années 90. Cette époque de l’unipolarité triomphante durant laquelle il écrivait son livre programmatique « Opening The Soviet System » et investissait alors des millions pour influencer le personnel politique, journalistique, artistique et scientifique des anciens pays du pacte de Varsovie. De cette époque jusqu’à son actuel soutien à tous les ennemis des intérêts russes en Syrie ou en Ukraine, toutes les alliances de circonstance sont bonnes si elles peuvent permettre d’affaiblir la seule puissance nucléaire un tant soit peu chrétienne encore décidée à maintenir une forme spécifique de destin historique et de souveraineté étatique. Face à cette volonté, si ce n’est de puissance mais au moins de stabilité et de continuité historique et géopolitique, tout doit être entrepris pour empêcher une convergence stratégique entre une UE sous domination de l’OTAN et une Russie qui n’abandonne pas ses marches géopolitiques ni ses intérêts extérieurs. Une ligne de conduite réaliste qui devrait inspirer les Européens s’ils ne veulent pas finir complètement déchiquetés dans les affrontements géopolitiques contemporains et être réduit à terme à l’impuissance stratégique. Les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie En 2016, Soros développait déjà cette théorie du complot d’une Russie qui cherche à détruire l’UE en utilisant les flux de réfugiés syriens. Sur une ligne similaire à celle du défunt néo-conservateur John McCain[12], Soros expliquait : « Les dirigeants des États-Unis et de l’UE commettent une grave erreur en pensant que la Russie du président Vladimir Poutine est un allié potentiel dans la lutte contre l’État islamique. Les preuves les contredisent. L’objectif de Poutine est de favoriser la désintégration de l’UE, et le meilleur moyen d’y parvenir est d’inonder l’Europe de réfugiés syriens. »[13] Pour Soros, la Russie qui fait face à une crise structurelle interne veut détruire l’UE afin d’éviter de s’effondrer sur elle-même par suite des sanctions occidentales : « Le déficit budgétaire de la Russie s’élève à 7 % du PIB, et le gouvernement devra le ramener à 3 % afin d’éviter que l’inflation ne devienne incontrôlable. Le fonds de sécurité sociale russe est à court d’argent et doit être fusionné avec le fonds d’infrastructure du gouvernement afin d’être reconstitué. Ces développements et d’autres encore auront un effet négatif sur le niveau de vie et l’opinion de l’électorat avant les élections législatives de cet automne. Le moyen le plus efficace pour le régime de Poutine d’éviter l’effondrement est de faire s’effondrer l’UE plus tôt. Une UE qui se désagrège à la limite ne pourra pas maintenir les sanctions qu’elle a imposées à la Russie à la suite de son incursion en Ukraine. Au contraire, Poutine pourra tirer des avantages économiques considérables de la division de l’Europe et de l’exploitation des liens avec les intérêts commerciaux et les partis anti-européens qu’il a soigneusement cultivés. » [14] Pour Soros, la Russie emploierait donc l’arme migratoire afin de détruire l’UE, ni plus ni moins : « Le meilleur moyen pour la Russie d’éviter l’effondrement est de faire imploser l’UE en premier lieu – en exacerbant la crise migratoire et en alimentant l’islamophobie » [15] Soros défend cette narration complotiste depuis le début de l’engagement russe en Syrie. Rappelons que le conflit syrien a débuté en 2011 et que l’intervention militaire russe en Syrie a commencé quant à elle à partir d’octobre 2015. Les flux massifs de Syriens fuyant l’effondrement de l’État syrien ont donc commencé bien avant l’intervention russe. C’est une évidence qu’il convient ici de rappeler : l’intervention russe et son soutien à l’État syrien légitime attaqué de toutes parts sont venus freiner l’hémorragie de personnes fuyant la Syrie. L’effondrement complet de l’État syrien aurait causé une catastrophe régionale et internationale sans commune mesure avec celle actuelle. Générant alors des flots de populations ininterrompus sur les pays avoisinants puis jusqu’en Europe et dans le Caucase russe via la Turquie et même via l’Iran qui aurait été déstabilisée à son tour. Une situation qui aurait donné à la nébuleuse islamiste des capacités de projection encore plus dramatiques que celles qui ont déjà ensanglantées l’Europe depuis le début de la guerre. En revanche, si l’on regarde de plus près les responsabilités de la crise migratoire géante qu’affronte l’UE depuis le début de la guerre en Syrie, on se rend vite compte du rôle qu’ont joué les ONG liées à l’Open Society. George Soros lui-même a clairement une responsabilité personnelle dans la gestion catastrophique de la question migratoire par l’Union européenne depuis 2015. En septembre 2016 George Soros promettait d’investir 500 millions de dollars de placements en actions dans des investissements qui bénéficient aux migrants [16]. Le budget que l’Open Society consacrait à la seule question migratoire en 2018 était de 63,3 millions de dollars. Mais Soros ne s’est pas contenté de soutenir les ONG qui militent pour la réinstallation des migrants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en Europe, il a aussi contribué personnellement à l’élaboration du « Plan Merkel », un plan conçu par l’ESI (European Stability Initiative), dont le président, Gerald Knaus, est membre de l’OSF. Selon ce plan, l’Allemagne devait accorder l’asile à 500 000 réfugiés syriens. Gerald Knaus est aussi membre de l’ECFR – European Council on Foreign Relations – auquel Strategika consacre l’un de ses dossiers Soros Watch. Le plan initial de Soros, intitulé « Rebâtir le système du droit d’asile »[17],donnait en fait les directives à suivre pour que l’Europe ne soit plus qu’un couloir de passage ouvert à toutes les migrations venues d’Afrique et d’Orient, une sorte de « hub » continental de l’immigration planétaire dans l’esprit de ce qui est présenté dans le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », le fameux « Pacte de Marrakech ».[18] Dans ce texte publié en 2015, Soros y expliquait entre autres : « L’UE a désormais besoin d’un plan global de réponse à cette crise, qui réaffirme l’efficacité de la gouvernance sur les flux de demandeurs d’asile, afin que les migrations puissent s’effectuer dans l’ordre et la sécurité, à un rythme adapté aux capacités européennes d’absorption des réfugiés. Afin d’être complet, ce plan devra s’étendre au-delà des frontières de l’Europe. La situation est moins chaotique, et beaucoup moins coûteuse, lorsque les demandeurs d’asile potentiels demeurent au sein ou proches de leur localisation actuelle. (…) le sort de la population syrienne doit être inscrit au plus haut des priorités, sans pour autant que soient oubliés d’autres demandeurs d’asile et migrants. De même, ce plan européen devra s’accompagner d’une réponse mondiale, sous l’autorité des Nations Unies et avec la participation de ses pays membres. Ceci viendrait répartir la charge de la crise syrienne sur les épaules d’un plus grand nombre d’États, tout en permettant l’instauration de normes mondiales pour la gestion des difficultés plus largement liées aux déplacements forcés. »[19] Comme on le voit, à aucun moment Soros n’envisageait la possibilité pour l’UE de refuser les afflux massifs de Syriens, ceux-ci doivent tout simplement être organisés et répartis au mieux dans les pays européens. On parle ici, au moment où était publié ce texte, d’environ 1 million de réfugiés sans compter ceux à venir. Aujourd’hui encore, alors qu’Erdogan utilise cette masse de déracinés pour faire pression sur l’Europe, Soros appelle l’UE à soutenir Erdogan contre les intérêts même des populations de l’UE. L’instrumentalisation de ce drame humain par le régime d’Erdogan et par les réseaux Soros révèle un agenda géopolitique commun qui, pour arriver à ses fins, emploie ce que certains analystes désignent comme des armes de migration de masse. Ainsi la politologue Kelly M Greenhill, professeur à Harvard, a développé l’idée que les migrations de masse puissent être employées comme de véritables armes de guerre asymétriques non-conventionnelles, ceci tout au long de l’histoire et particulièrement durant la période moderne. Elle les désigne comme des « migrations coercitives fabriquées », une tactique qui aurait été employée partout dans le monde par toutes sortes de régimes politiques.[20] Faire la guerre par un tiers interposé constitue une méthodologie d’autant plus utilisée que les populations de l’époque contemporaine sont plus difficilement mobilisables pour aller faire la guerre directement contre leur voisin comme elles pouvaient l’être autrefois. On peut penser que sans cette masse de migrants qu’il a lui-même contribué à créer par sa politique belliciste en Syrie, Erdogan n’aurait aucun moyen ni aucun prétexte pour mobiliser ainsi des milliers d’hommes à la frontière gréco-turque contre l’UE. En illustration de la manière dont les réseaux Soros manipulent cyniquement ces armes de migration de masse, on pourrait rappeler ceci : en 2015, sur l’île grecque de Lesbos, un reporter de Sky News avait mis la main sur un véritable mini-guide de voyage du réfugié.[21] Un fascicule qui contenait des cartes, des numéros de téléphone et des adresses d’organisations susceptibles d’aider les réfugiés. Plusieurs parcours européens y étaient détaillés ainsi que les démarches à suivre pour arriver à destination. Les centres de filtrage des migrants y étaient également indiqués. L’illustration de la brochure montrait un homme regardant vers la mer. Ces manuels, rédigés en arabe, avaient été remis aux réfugiés avant leur traversée de la Méditerranée par un groupe appelé w2eu (Welcome To Europe), un réseau directement financé par l’Open Society et lié aux réseaux européens des militants « no borders ». Le drame qui se joue depuis près d’une décennie au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde voit une exacerbation de cette utilisation cynique et inhumaine de populations arrachées à leur sol national. Poussées hors de leur patrie d’origine par la guerre et le hard-power classique ou bien par le soft-power des réseaux globalistes, des masses humaines sont projetées contre d’autres à des fins géostratégiques inavouées. Une physique sociale et géopolitique qui laisse entrevoir le pire pour les années à venir en Europe si l’UE accepte le chantage migratoire d’Erdogan tel que le demande George Soros. Compte-tenu de l’influence qu’exercent les réseaux Soros sur les institutions de l’UE, le pire est envisageable en la matière. À moins que cette situation ne contribue à fracturer toujours plus l’UE entre un bloc des puissances euro-globalistes Ouest-européenne et un bloc des puissances conservatrices centre et Est-européennes et ne les poussent ainsi à augmenter les initiatives indépendantes en matière de coopération internationale. Ce qui est certain, c’est que si l’Europe veut s’épargner le destin sanglant qu’entrevoyait le politicien conservateur anglais Enoch Powell dans son célèbre discours[22], il lui faudra rapidement extirper de son sein le chancre globaliste qui la ronge et qui constitue la cause première de son déclassement contemporain. Enoch Powell prononça son appel en avril 1968, au moment même où commençait la révolution de la société ouverte dans tout l’Occident. Cette révolution qui a subverti l’Occident depuis les cinq dernières décennies arrive aujourd’hui à son apogée. Sans cette véritable cinquième colonne sorosienne, l’Europe aurait toute latitude politique pour reprendre dans le monde la place et le rang qui sont les siens et tisser ou défaire les partenariats nécessaires avec les puissances de son choix pour ce faire. Sans cela la révolution de la société ouverte aura ouvert la voie à tous les ennemis multiséculaires de notre civilisation et nous pouvons être sûr que le chaos qui a ravagé la Syrie ravagera alors bientôt l’Europe. C’est cela le projet des globalistes et des islamistes pour l’avenir de l’Europe. La rédaction de Soros Watch pour strategika.fr – 13 mars 2020 Pour soutenir notre travail : https://strategika.fr/faites-un-don/ Dans une tribune intitulé « L’Europe doit se tenir aux côtés de la Turquie au sujet des crimes de guerre de Poutine en Syrie », George Soros expose les raisons pour lesquelles, selon lui, l’Union européenne devrait soutenir les menées guerrières de Recep Tayyip Erdogan en Syrie et accepter le chantage migratoire que fait peser le président turc sur l’Europe. Au moment où Erdogan menace directement les frontières grecques de l’UE en y massant des milliers de migrants, George Soros reporte aussi la responsabilité intégrale de cette crise sur l’intervention russe en Syrie. Une orientation géopolitique qui, au vu de l’influence de Soros sur les institutions européennes, se révèle assez inquiétante pour la suite des événements. Celui-ci décrivait pourtant encore récemment la Turquie d’Erdogan comme une menace directe pour l’Union européenne. Dans un recueil de textes publié en 2019 intitulé In Defense of Open Society, Soros expliquait : « l’UE est entourée de puissances hostiles : la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan, l’Égypte d’al-Sissi, et l’Amérique que Trump voudrait faire exister mais qu’il ne parvient pas à créer ». L’Open Society Foundations (OSF) a par ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018 sous la pression des autorités turques. Une prise de position analysée par la rédaction de Soros Watch pour strategika.fr Pour soutenir Strategika : https://strategika.fr/faites-un-don/ Jouer la carte Erdogan contre Poutine La tribune de George Soros parue le 4 mars dernier dans le Financial Times est éclairante quant à la narration géopolitique que les réseaux de l’Open Society cherchent à faire exister depuis le début du conflit syrien. Pour Soros, Erdogan doit être considéré comme un partenaire privilégié de l’Europe et un protecteur des « civils réfugiés » face à une Russie qui est désignée quant à elle comme l’ennemi stratégique majeur de l’UE : « Le seul gouvernement qui a mis en place des forces militaires pour défendre les civils piégés à Idlib par M. Assad et son allié russe est la Turquie. Les frappes aériennes des avions russes (Moscou a nié leur rôle) ont tué 34 soldats turcs à la fin du mois dernier. Mais la Turquie n’a pas osé attaquer directement la Russie car l’armée de l’air russe est plus forte que celle de la Turquie. La Russie possède des armes nucléaires et la Turquie n’en possède pas. La Turquie a plutôt choisi de riposter contre les forces d’Assad en utilisant des drones militaires. C’est ainsi que Poutine s’en est sorti avec l’impunité pour meurtre. »[1] De manière significative, Soros rapproche aussi la situation ukrainienne avec le théâtre d’opération syrien : « En 2014, j’ai exhorté l’Europe à prendre conscience de la menace que la Russie faisait peser sur ses intérêts stratégiques, bien que dans un contexte et une géographie différente. La Russie avait envahi l’Ukraine en sachant que l’Europe chercherait à éviter toute confrontation avec Moscou. Pourtant, ce qui se passe aujourd’hui à Idlib suit le même schéma : L’Europe évite une confrontation avec la Russie sur sa politique à l’égard de la Syrie alors qu’elle devrait lui tenir tête. En se concentrant sur la crise des réfugiés que la Russie a créée, l’Europe s’attaque au symptôme et non à la cause. » [2] Soros va jusqu’à présenter la Russie et l’État syrien comme les responsables volontaires de la fuite vers la Turquie et l’Europe des flux de personnes déplacées par le conflit syrien : « Une Europe déterminée à limiter l’afflux de réfugiés doit admettre que la Turquie a déjà supporté le poids du logement des millions de Syriens déplacés de leur pays. La Turquie héberge déjà 3,5 millions de réfugiés syriens sur son territoire. Elle ne peut pas absorber le million supplémentaire que M. Assad et M. Poutine poussent vers ses frontières (nous soulignons-NDA). (…) L’Europe devrait donc chercher à renforcer la position de négociation du président turc Recep Tayyip Erdogan avec M. Poutine pour essayer de parvenir à un cessez-le-feu qui préserverait une “zone de sécurité” à Idlib pour les réfugiés syriens. J’espère que cela mettrait également les crimes de guerre de M. Poutine au centre de la conversation européenne. »[3] Rappelons que Vladimir Poutine avait expliqué dès octobre 2019 que l’invasion du nord de la Syrie par la Turquie aurait pour conséquences l’évasion et la dispersion de milliers de combattants de Daech. [4] Faisant fi de la chronologie du conflit en Syrie et des raisons réelles de l’intervention militaire russe, George Soros présente la Russie comme la responsable de la crise actuelle allant jusqu’à énoncer une théorie du complot russe. La Russie ayant comme stratégie et but militaire, non seulement d’organiser l’exode massif de syriens vers l’UE mais aussi de remettre en cause les règles du droit international en vigueur depuis 1945 : « Depuis le début de son intervention en Syrie en septembre 2015, la Russie n’a pas seulement cherché à maintenir en place son plus fidèle allié arabe, le président syrien Bachar al-Assad. Elle a également voulu retrouver l’influence régionale et mondiale qu’elle a perdue depuis la chute de l’Union soviétique. Vladimir Poutine a cherché à utiliser la tourmente au Moyen-Orient pour effacer les normes internationales et les progrès du droit humanitaire international réalisés depuis la Seconde Guerre mondiale. En fait, la création de la catastrophe humanitaire qui a transformé près de 6 millions de Syriens en réfugiés n’a pas été un sous-produit de la stratégie du président russe en Syrie. C’était l’un de ses principaux objectifs (nous soulignons-NDA). »[5] Assad reçoit aussi au passage le titre de « dirigeant le plus barbare que le monde ait connu depuis Joseph Staline ». [6] L’anti-Soros Erdogan devient un allié de circonstance L’état des droits humains en Turquie n’est que timidement évoqué dans cet appel à soutenir un régime et un président qui ne relève pas, à proprement dit, des standards sociétaux qu’appelle de ses vœux le richissime magnat de l’humanitaire : « L’Europe ne doit pas oublier comment la Turquie peut également traiter son propre peuple – en témoigne la force téméraire qu’elle a utilisée contre les Kurdes. Mais en ce qui concerne la Syrie au moins, la Turquie mérite le soutien de l’Europe. »[7] L’Open Society Foundations (OSF) a d’ailleurs mis fin à ses activités officielles en Turquie en novembre 2018. Le président turc dénonçait alors ouvertement George Soros d’avoir financé Osman Kavala, un homme d’affaires libéral turc accusé par le régime d’Erdogan d’être à l’origine des manifestations d’Istanbul en 2013, manifestations qui débouchèrent sur des rassemblements antigouvernementaux d’ampleur nationale. Le 18 février dernier, Osman Kavala fût acquitté en même temps que huit suspects accusés comme lui d’avoir organisé les manifestations de 2013 d’Istanbul. Pourtant, quelques heures à peine après son acquittement, Osman Kavala sera arrêté à nouveau sur ordre du parquet d’Istanbul, cette fois pour sa participation présumée au coup d’État manqué de 2016. Une décision qu’Erdogan commentera ainsi lors d’un discours au Parlement, qui a été diffusé en direct par la chaîne turque NTV : « La tentative d’acquitter Kavala n’est rien d’autre qu’une manœuvre tactique de conspirateurs étrangers comme Soros, conspirateurs qui sont engagés dans la provocation de protestations contre les gouvernements légitimes des pays » [8] Régulièrement, Erdogan accuse le « célèbre juif hongrois George Soros » de soutenir Osman Kavala et l’opposition sociale-libérale en Turquie.[9] Pour autant, comme en Ukraine, Soros préconise pour l’UE de détourner le regard au sujet des positions moyennement démocratiques de son allié de circonstance. Ceci afin de faire feu de tout bois face à ce qui est présenté comme l’ennemi global de la paix et de l’équilibre des relations internationales : la Russie de Vladimir Poutine. Le président Recep Tayyip Erdoğan et le spéculateur globaliste George Soros à la même table au forum de Davos en 2003. Source : https://teyit.org/en/the-claim-that-a-photo-shows-erdogan-and-soros-at-the-same-table/ Cette tribune semble avoir en fait pour vocation première de rappeler aux responsables de l’Union européenne et de l’OTAN que la Russie reste le principal frein quant aux intérêts géostratégiques globalistes en Europe et au Moyen-Orient, quelles que puissent être les actions d’Erdogan contre l’UE. On ne peut reprocher à George Soros de ne pas savoir désigner l’ennemi prioritaire de son projet à l’échelle internationale. Comme il le rappelle, la Russie est une puissance nucléaire capable de projection à l’échelle intercontinentale, la Turquie, malgré son rang de seconde armée de l’OTAN ne l’est pas[10]. George Soros désigne ainsi régulièrement la Russie comme l’ennemi majeur de son projet d’État mondial et de fin des États-nations, un projet qu’il désigne de manière opératoire et manipulatoire sous le terme de société ouverte. Comme en 2016, quand Soros expliquait que « Poutine constitue une menace plus grande pour l’existence de l’Europe que Daesh »[11], en 2020 c’est désormais l’« anti-Soros » Erdogan qui constitue une menace moins grande que Poutine pour la société ouverte. Depuis plusieurs décennies la Russie représente pour Soros l’ennemi géopolitique prioritaire. Abattre et défaire la puissance et le rayonnement géopolitique de la Russie sont des impératifs stratégiques des réseaux de la société ouverte depuis les années 90. Cette époque de l’unipolarité triomphante durant laquelle il écrivait son livre programmatique « Opening The Soviet System » et investissait alors des millions pour influencer le personnel politique, journalistique, artistique et scientifique des anciens pays du pacte de Varsovie. De cette époque jusqu’à son actuel soutien à tous les ennemis des intérêts russes en Syrie ou en Ukraine, toutes les alliances de circonstance sont bonnes si elles peuvent permettre d’affaiblir la seule puissance nucléaire un tant soit peu chrétienne encore décidée à maintenir une forme spécifique de destin historique et de souveraineté étatique. Face à cette volonté, si ce n’est de puissance mais au moins de stabilité et de continuité historique et géopolitique, tout doit être entrepris pour empêcher une convergence stratégique entre une UE sous domination de l’OTAN et une Russie qui n’abandonne pas ses marches géopolitiques ni ses intérêts extérieurs. Une ligne de conduite réaliste qui devrait inspirer les Européens s’ils ne veulent pas finir complètement déchiquetés dans les affrontements géopolitiques contemporains et être réduit à terme à l’impuissance stratégique. Les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie En 2016, Soros développait déjà cette théorie du complot d’une Russie qui cherche à détruire l’UE en utilisant les flux de réfugiés syriens. Sur une ligne similaire à celle du défunt néo-conservateur John McCain[12], Soros expliquait : « Les dirigeants des États-Unis et de l’UE commettent une grave erreur en pensant que la Russie du président Vladimir Poutine est un allié potentiel dans la lutte contre l’État islamique. Les preuves les contredisent. L’objectif de Poutine est de favoriser la désintégration de l’UE, et le meilleur moyen d’y parvenir est d’inonder l’Europe de réfugiés syriens. »[13] Pour Soros, la Russie qui fait face à une crise structurelle interne veut détruire l’UE afin d’éviter de s’effondrer sur elle-même par suite des sanctions occidentales : « Le déficit budgétaire de la Russie s’élève à 7 % du PIB, et le gouvernement devra le ramener à 3 % afin d’éviter que l’inflation ne devienne incontrôlable. Le fonds de sécurité sociale russe est à court d’argent et doit être fusionné avec le fonds d’infrastructure du gouvernement afin d’être reconstitué. Ces développements et d’autres encore auront un effet négatif sur le niveau de vie et l’opinion de l’électorat avant les élections législatives de cet automne. Le moyen le plus efficace pour le régime de Poutine d’éviter l’effondrement est de faire s’effondrer l’UE plus tôt. Une UE qui se désagrège à la limite ne pourra pas maintenir les sanctions qu’elle a imposées à la Russie à la suite de son incursion en Ukraine. Au contraire, Poutine pourra tirer des avantages économiques considérables de la division de l’Europe et de l’exploitation des liens avec les intérêts commerciaux et les partis anti-européens qu’il a soigneusement cultivés. » [14] Pour Soros, la Russie emploierait donc l’arme migratoire afin de détruire l’UE, ni plus ni moins : « Le meilleur moyen pour la Russie d’éviter l’effondrement est de faire imploser l’UE en premier lieu – en exacerbant la crise migratoire et en alimentant l’islamophobie » [15] Soros défend cette narration complotiste depuis le début de l’engagement russe en Syrie. Rappelons que le conflit syrien a débuté en 2011 et que l’intervention militaire russe en Syrie a commencé quant à elle à partir d’octobre 2015. Les flux massifs de Syriens fuyant l’effondrement de l’État syrien ont donc commencé bien avant l’intervention russe. C’est une évidence qu’il convient ici de rappeler : l’intervention russe et son soutien à l’État syrien légitime attaqué de toutes parts sont venus freiner l’hémorragie de personnes fuyant la Syrie. L’effondrement complet de l’État syrien aurait causé une catastrophe régionale et internationale sans commune mesure avec celle actuelle. Générant alors des flots de populations ininterrompus sur les pays avoisinants puis jusqu’en Europe et dans le Caucase russe via la Turquie et même via l’Iran qui aurait été déstabilisée à son tour. Une situation qui aurait donné à la nébuleuse islamiste des capacités de projection encore plus dramatiques que celles qui ont déjà ensanglantées l’Europe depuis le début de la guerre. En revanche, si l’on regarde de plus près les responsabilités de la crise migratoire géante qu’affronte l’UE depuis le début de la guerre en Syrie, on se rend vite compte du rôle qu’ont joué les ONG liées à l’Open Society. George Soros lui-même a clairement une responsabilité personnelle dans la gestion catastrophique de la question migratoire par l’Union européenne depuis 2015. En septembre 2016 George Soros promettait d’investir 500 millions de dollars de placements en actions dans des investissements qui bénéficient aux migrants [16]. Le budget que l’Open Society consacrait à la seule question migratoire en 2018 était de 63,3 millions de dollars. Mais Soros ne s’est pas contenté de soutenir les ONG qui militent pour la réinstallation des migrants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en Europe, il a aussi contribué personnellement à l’élaboration du « Plan Merkel », un plan conçu par l’ESI (European Stability Initiative), dont le président, Gerald Knaus, est membre de l’OSF. Selon ce plan, l’Allemagne devait accorder l’asile à 500 000 réfugiés syriens. Gerald Knaus est aussi membre de l’ECFR – European Council on Foreign Relations – auquel Strategika consacre l’un de ses dossiers Soros Watch. Le plan initial de Soros, intitulé « Rebâtir le système du droit d’asile »[17],donnait en fait les directives à suivre pour que l’Europe ne soit plus qu’un couloir de passage ouvert à toutes les migrations venues d’Afrique et d’Orient, une sorte de « hub » continental de l’immigration planétaire dans l’esprit de ce qui est présenté dans le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », le fameux « Pacte de Marrakech ».[18] Dans ce texte publié en 2015, Soros y expliquait entre autres : « L’UE a désormais besoin d’un plan global de réponse à cette crise, qui réaffirme l’efficacité de la gouvernance sur les flux de demandeurs d’asile, afin que les migrations puissent s’effectuer dans l’ordre et la sécurité, à un rythme adapté aux capacités européennes d’absorption des réfugiés. Afin d’être complet, ce plan devra s’étendre au-delà des frontières de l’Europe. La situation est moins chaotique, et beaucoup moins coûteuse, lorsque les demandeurs d’asile potentiels demeurent au sein ou proches de leur localisation actuelle. (…) le sort de la population syrienne doit être inscrit au plus haut des priorités, sans pour autant que soient oubliés d’autres demandeurs d’asile et migrants. De même, ce plan européen devra s’accompagner d’une réponse mondiale, sous l’autorité des Nations Unies et avec la participation de ses pays membres. Ceci viendrait répartir la charge de la crise syrienne sur les épaules d’un plus grand nombre d’États, tout en permettant l’instauration de normes mondiales pour la gestion des difficultés plus largement liées aux déplacements forcés. »[19] Comme on le voit, à aucun moment Soros n’envisageait la possibilité pour l’UE de refuser les afflux massifs de Syriens, ceux-ci doivent tout simplement être organisés et répartis au mieux dans les pays européens. On parle ici, au moment où était publié ce texte, d’environ 1 million de réfugiés sans compter ceux à venir. Aujourd’hui encore, alors qu’Erdogan utilise cette masse de déracinés pour faire pression sur l’Europe, Soros appelle l’UE à soutenir Erdogan contre les intérêts même des populations de l’UE. L’instrumentalisation de ce drame humain par le régime d’Erdogan et par les réseaux Soros révèle un agenda géopolitique commun qui, pour arriver à ses fins, emploie ce que certains analystes désignent comme des armes de migration de masse. Ainsi la politologue Kelly M Greenhill, professeur à Harvard, a développé l’idée que les migrations de masse puissent être employées comme de véritables armes de guerre asymétriques non-conventionnelles, ceci tout au long de l’histoire et particulièrement durant la période moderne. Elle les désigne comme des « migrations coercitives fabriquées », une tactique qui aurait été employée partout dans le monde par toutes sortes de régimes politiques.[20] Faire la guerre par un tiers interposé constitue une méthodologie d’autant plus utilisée que les populations de l’époque contemporaine sont plus difficilement mobilisables pour aller faire la guerre directement contre leur voisin comme elles pouvaient l’être autrefois. On peut penser que sans cette masse de migrants qu’il a lui-même contribué à créer par sa politique belliciste en Syrie, Erdogan n’aurait aucun moyen ni aucun prétexte pour mobiliser ainsi des milliers d’hommes à la frontière gréco-turque contre l’UE. En illustration de la manière dont les réseaux Soros manipulent cyniquement ces armes de migration de masse, on pourrait rappeler ceci : en 2015, sur l’île grecque de Lesbos, un reporter de Sky News avait mis la main sur un véritable mini-guide de voyage du réfugié.[21] Un fascicule qui contenait des cartes, des numéros de téléphone et des adresses d’organisations susceptibles d’aider les réfugiés. Plusieurs parcours européens y étaient détaillés ainsi que les démarches à suivre pour arriver à destination. Les centres de filtrage des migrants y étaient également indiqués. L’illustration de la brochure montrait un homme regardant vers la mer. Ces manuels, rédigés en arabe, avaient été remis aux réfugiés avant leur traversée de la Méditerranée par un groupe appelé w2eu (Welcome To Europe), un réseau directement financé par l’Open Society et lié aux réseaux européens des militants « no borders ». Le drame qui se joue depuis près d’une décennie au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde voit une exacerbation de cette utilisation cynique et inhumaine de populations arrachées à leur sol national. Poussées hors de leur patrie d’origine par la guerre et le hard-power classique ou bien par le soft-power des réseaux globalistes, des masses humaines sont projetées contre d’autres à des fins géostratégiques inavouées. Une physique sociale et géopolitique qui laisse entrevoir le pire pour les années à venir en Europe si l’UE accepte le chantage migratoire d’Erdogan tel que le demande George Soros. Compte-tenu de l’influence qu’exercent les réseaux Soros sur les institutions de l’UE, le pire est envisageable en la matière. À moins que cette situation ne contribue à fracturer toujours plus l’UE entre un bloc des puissances euro-globalistes Ouest-européenne et un bloc des puissances conservatrices centre et Est-européennes et ne les poussent ainsi à augmenter les initiatives indépendantes en matière de coopération internationale. Ce qui est certain, c’est que si l’Europe veut s’épargner le destin sanglant qu’entrevoyait le politicien conservateur anglais Enoch Powell dans son célèbre discours[22], il lui faudra rapidement extirper de son sein le chancre globaliste qui la ronge et qui constitue la cause première de son déclassement contemporain. Enoch Powell prononça son appel en avril 1968, au moment même où commençait la révolution de la société ouverte dans tout l’Occident. Cette révolution qui a subverti l’Occident depuis les cinq dernières décennies arrive aujourd’hui à son apogée. Sans cette véritable cinquième colonne sorosienne, l’Europe aurait toute latitude politique pour reprendre dans le monde la place et le rang qui sont les siens et tisser ou défaire les partenariats nécessaires avec les puissances de son choix pour ce faire. Sans cela la révolution de la société ouverte aura ouvert la voie à tous les ennemis multiséculaires de notre civilisation et nous pouvons être sûr que le chaos qui a ravagé la Syrie ravagera alors bientôt l’Europe. C’est cela le projet des globalistes et des islamistes pour l’avenir de l’Europe. La rédaction de Soros Watch pour strategika.fr – 13 mars 2020 Pour soutenir notre travail : https://strategika.fr/faites-un-don/ [1] Europe must stand with Turkey over Putin’s war crimes in Syria – Focusing on the refugee crisis Russia has created addresses symptoms not the cause – Financial Times – George Soros 4 March 2020 – https://www.ft.com/content/ae0b560c-5e03-11ea-ac5e-df00963c20e6 [2] Europe must stand with Turkey over Putin’s war crimes in Syria – Focusing on the refugee crisis Russia has created addresses symptoms not the cause – George Soros 4 March 2020 – https://www.ft.com/content/ae0b560c-5e03-11ea-ac5e-df00963c20e6 [3] Ibid [4] https://www.theguardian.com/world/2019/oct/11/putin-turkish-invasion-of-syria-could-release-hundreds-of-isis-fighters [5] Europe must stand with Turkey over Putin’s war crimes in Syria – Focusing on the refugee crisis Russia has created addresses symptoms not the cause – George Soros 4 March 2020 – https://www.ft.com/content/ae0b560c-5e03-11ea-ac5e-df00963c20e6 [6] Ibid. [7] Ibid. [8] https://sputniknews.com/middleeast/202002191078354137-erdogan-calls-attempt-to-acquit-activist-kavala-tactical-move-by-foreign-conspirators/ [9] https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/24/turquie-osman-kavala-doit-etre-libre_6030636_3232.html https://www.haaretz.com/middle-east-news/turkey/erdogan-blames-hungarian-jew-soros-for-2013-protests-that-rocked-turkey-1.6676885?utm_term=20181121-20%3A18&utm_campaign=Haaretz&utm_medium=email&writerAlerts=true&utm_source=smartfocus&utm_content=www.haaretz.com%2Fmiddle-east-news%2Fturkey%2F1.6676885 [10] https://www.trt.net.tr/francais/turquie/2019/07/20/la-turquie-possede-la-deuxieme-plus-grande-armee-de-l-otan-1239277 [11] https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/feb/11/putin-threat-europe-islamic-state [12]Voir : « Asked to evaluate the threat to global security posed by Putin, McCain said: “I think he is the premier and most important threat, more so than Isis.” » https://www.theguardian.com/us-news/2017/may/29/vladimir-putin-is-bigger-threat-than-isis-john-mccain-says [13] https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/feb/11/putin-threat-europe-islamic-state [14] Ibid. [15] Ibid. [16] https://strategika.fr/2020/02/07/soros-watch-lobby-cfr-european-council-foreign-relations/ [17] https://strategika.fr/2020/02/07/soros-watch-lobby-cfr-european-council-foreign-relations/ [18] https://www.un.org/fr/conf/migration/global-compact-for-safe-orderly-regular-migration.shtml [19] Le plan Soros : https://www.project-syndicate.org/commentary/rebuilding-refugee-asylum-system-by-george-soros-2015-09/french https://www.georgesoros.com/2015/09/26/rebuilding-the-asylum-system/ [20] « Les armes de la migration de masse : le déplacement forcé comme instrument de coercition ; perspectives stratégiques » https://calhoun.nps.edu/bitstream/handle/10945/11515/SI_V9_I1_2010_Greenhill_116.pdf https://lesakerfrancophone.fr/armes-de-migration-de-masse [21] « Sky Finds ‘Handbook’ For EU-Bound Migrants » https://news.sky.com/story/sky-finds-handbook-for-eu-bound-migrants-10346437 [22] https://www.bvoltaire.fr/des-fleuves-de-sang/ L’article Soros, Erdogan et les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie. est apparu en premier sur Strategika. Extrait de: Source et auteur Suisse shared items on The Old Reader (RSS)